Les fonds et les familles trustent le CAC 40
L’indice parisien est détenu à 47 % par des gestionnaires d’actifs et des familles, qui ont largement distancé l’Etat français et les petits porteurs.
Pour la sixième année consécutive, Euronext a publié une étude sur les principaux actionnaires de l’indice emblématique de la place parisienne, le CAC 40, et de son petit frère, le SBF 120, qui regroupe les 120 plus grandes entreprises françaises cotées. Grâce aux rapports annuels des entreprises et aux données de FactSet et Morningstar, les auteurs de l’étude ont identifié et catégorisé environ 66 % de l’actionnariat des deux principaux indices français. Plus d’un quart du CAC 40 est détenu par des gestionnaires d’actifs (plus de 12000 fonds d’investissement, OPCVM, et autres ETF). Parmi les plus importants, les géants américains BlackRock et Vanguard totalisent à eux deux plus de 5% du capital des 40 premières entreprises françaises.
Ce sont ensuite les familles qui sont les principaux actionnaires du CAC 40, avec 21 % du capital (ce qui représente 442 milliards d’euros). A noter qu’en dix ans, leur participation a plus que doublé mais elle s’est aussi largement concentrée, avec la montée en puissance du luxe : « A elles seules, 5 familles (Arnault, Hermès, Bettencourt Meyers, Pinault, et Del Vecchio) détiennent 18% du CAC 40 », relève Mathieu Caron, responsable de l’étude d’Euronext. La famille italienne Del Vecchio, propriétaire de plus de 32 % d’Essilor-Luxottica, a même remplacé un autre nom célèbre dans le Top-10 des actionnaires de l’indice parisien, les Dassault (actionnaires à plus de 40 % de Dassault Systèmes).
Quant à l’Etat français, autrefois quatrième actionnaire du CAC 40 avec 6 % détenus, il a vu sa part se réduire comme peau de chagrin, à 2,2% fin 2022. Une chute en grande partie due à la sortie d’EDF du CAC 40, dont il conservait 80 % depuis son entrée en Bourse en 2005. Par ailleurs, sa participation grimpe à 4,2% au sein du SBF 120, qui intègre en plus Air France, ADP et la Française des Jeux où l’Etat détient des participations importantes.
On trouve aussi un petit motif de satisfaction dans l’étude d’Euronext : la part des actionnaires individuels a légèrement progressé depuis l’an dernier. Mais elle plafonne toujours autour de 5 %, loin derrière les gérants d’actifs et les actionnaires familiaux, malgré la volonté affichée depuis plusieurs années de démocratiser l’investissement en actions.