Les allocations-chômage dans la mire
Sur TF1 le 27 mars, Gabriel Attal a donné le top départ d’une nouvelle réforme de l’assurance-chômage. L’objectif est double : inciter à la reprise d’un emploi et réduire la voilure sur les dépenses sociales. L’une des pistes avancées par le Premier ministre est une baisse de la durée d’indemnisation à 12 mois contre 18 aujourd’hui. Une solution prônée par certains économistes comme Stéphane Carcillo, chef du département emploi de l’OCDE : « Compte tenu des pénuries de main-d’oeuvre persistantes, il n’est pas aberrant de vouloir baisser la durée d’indemnisation pour revenir dans la moyenne européenne. »
Côté budgétaire, durcir les paramètres peut rapporter gros. La réforme de 2023 a réduit les droits des nouveaux chômeurs de 25 % en cas de bonne conjoncture économique avec une durée maximale d’indemnisation de 18 mois contre 24 auparavant. En rythme de croisière, cette
milliards
mesure devrait diminuer le nombre d’allocataires de 12 %, soit 300 000 personnes et un gain de 4,5 milliards d’euros à l’horizon 2027, selon l’Unédic. Si le gouvernement réduisait à 12 mois la durée d’indemnisation, l’économie grimperait encore car davantage de chômeurs seraient concernés. Selon Franck Morel, ancien conseiller social d’Edouard Philippe à Matignon, cela rapporterait au moins 5 milliards d’euros à terme. Afin de dégager plus vite des économies, le gouvernement pourrait aussi être tenté d’allonger la durée d’emploi nécessaire pour avoir droit à des allocations-chômage.
« Les effets financiers de cette mesure sont quasi immédiats, confirme Bruno Coquet, économiste à l’OFCE, car cela réduit mécaniquement le nombre de nouveaux chômeurs à indemniser. » Enfin, les règles d’indemnisation plus généreuses qui s’appliquent aujourd’hui aux plus de 55 ans seront a priori réservées aux plus de 57 ans en cohérence avec le recul de deux ans de l’âge de la retraite. A la clé, une économie de 440 millions d’euros.
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