Des baisses plus justes de remboursements
Quand on cherche des milliards d’économies, difficile de sanctuariser les dépenses de santé. Pesant 236 milliards d’euros par an, la consommation de soins des Français représente 15 % de l’ensemble des dépenses publiques. Bruno Le Maire ne s’y est pas trompé en posant début mars la question des 16 milliards d’euros d’arrêtsmaladies, en hausse de 10 % depuis le Covid, ou des
millliards
5,6 milliards d’euros affectés aux transports sanitaires. Le ministre de l’Economie sait qu’une augmentation – même légère – de la part des soins payés par les patients génère des gains colossaux.
La hausse des franchises de 50 centimes sur les boîtes de médicaments et d’1 euro sur les consultations décidée cette année devrait ainsi rapporter quelque
800 millions d’euros en 2024. Problème, les coups de rabots frappent durement les plus modestes. « La combinaison des franchises et des assurances complémentaires facultatives défavorisent les plus pauvres qui sont plus nombreux que dans d’autres pays à ne pas se soigner pour des raisons financières, note le spécialiste des finances publiques François Ecalle. Ce qui est un comble alors même que le système français est globalement le plus généreux du monde. » Pour réduire les dépenses tout en protégeant les plus modestes, l’idée d’un « bouclier sanitaire » est défendue par de nombreux économistes. Le principe : fixer pour règle unique que la part des dépenses de soins à la charge des patients ne peut dépasser un certain pourcentage de leur revenu annuel. « Cela simplifierait le financement en supprimant toutes les exceptions, estime François Ecalle, et créerait un levier unique pour rééquilibrer les comptes de l’Assurance maladie si besoin. »
En cette période de disette budgétaire, le gouvernement pourrait calibrer le « bouclier sanitaire » afin de dégager 5 milliards d’économies. Sans pénaliser les plus pauvres.
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