Faut-il croire aux offres mirobolantes?
Tout placement promettant des rendements annuels de plus de 10 % est sujet à caution. Avant de s’emballer, plusieurs vérifications s’imposent.
L’Autorité des marchés financiers (AMF) le martèle de longue date : « Attention aux offres mirobolantes garantissant des rendements de plus de 10 % ». Les arnaques boursières ne datent certes pas d’hier. La différence avec les anciennes pratiques des escrocs, c’est leur modus operandi, avec l’émergence des réseaux sociaux et le succès d’influenceurs vantant les mérites d’outils dont ils ne connaissent rien. Il est dès lors impératif de prendre toutes ses précautions pour éviter les mauvaises surprises.
VIGILANCE SUR LES CRYPTOMONNAIES
Parmi le plus grand nombre de plaintes recensées depuis plusieurs années par l’AMF, se situent en bonne place les promesses annoncées par certains investissements en cryptomonnaies. Ces monnaies virtuelles attirent un grand nombre d’escrocs n’hésitant pas à démarcher chez eux des épargnants crédules. Avant de placer une partie de ses économies sur cet actif, la prudence s’impose. Il est d’abord essentiel de vérifier la réputation et la fiabilité de la plateforme d’échange retenue. En France, pour exercer son activité, le prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) doit être enregistré auprès de l’AMF. Il faut donc aller sur le site du régulateur pour voir si c’est bien le cas. Il faut, par ailleurs, avoir en tête plusieurs points importants. Le bitcoin est par essence très volatil (lire page 86). Comme il repose sur un marché non régulé, il n’est pas toujours possible de le revendre au moment souhaité ni dans de bonnes conditions. De même, contrairement aux dépôts bancaires automatiquement couverts par le fonds de garantie des dépôts, aucune protection n’existe en cas de faillite de l’intermédiaire.
MÉFIANCE SUR LES PUBLICITÉS
Se développent également depuis plusieurs années des offres alléchantes en tout genre, et plus que douteuses. Après la vague des propositions d’acquisitions de diamants, de matières premières, de forêts et bois exotiques promises à des plus-values phénoménales, il y a aujourd’hui une recrudescence d’offres d’investissements sur des places de parkings dotés de bornes électriques. D’une manière générale, il ne faut jamais répondre aux publicités dont l’annonceur n’est pas identifiable. « Méfiez-vous des promesses de gains rapides sans contrepartie ; il n’y a pas de rendement élevé sans risque élevé », prévient l’AMF, qui publie sur son site une liste noire des sociétés et sites non autorisés.
ATTENTION AUX FRAIS CACHÉS
Certains placements légaux, distribués par des acteurs de premier rang posent malgré tout problème. Car il reste possible en France de commercialiser des outils d’épargne très « généreusement » chargés en frais. Le législateur a récemment pointé du doigt ces dérives sur certains contrats d’assurance-vie et plans d’épargne retraite (PER). Depuis le 1er février 2022, les distributeurs de ces produits sont tenus de mentionner les frais totaux de leurs contrats. Il ne faut donc pas hésiter à éplucher les documents avant de se lancer.
Il existe aussi un autre type de placement très chargé et pas toujours très transparent sur sa politique tarifaire : le produit structuré. Là encore, il est impératif de privilégier les supports sur lesquels tous les éléments de prix sont détaillés. De même, il est important de viser en priorité des indices « purs » : CAC 40, EuroStoxx 50, MSCI World (et non à décrément, indices de synthèse qui ajoutent une complexité non dénuée de risques)… ▶