Le parquet de Paris cible l’ex-épouse de Poutine
C’est une prise de guerre symbolique. Selon nos informations, la villa
« Souzanna » (ou « Rêverie ») appartenant à Artur Ocheretny a été saisie par la justice française le 6 décembre 2023. Le nouveau compagnon de l’exépouse de Vladimir Poutine fait partie des personnalités russes dans le viseur du parquet de Paris, suite à une plainte pour blanchiment déposée par l’ONG Transparency International après le début de la guerre en Ukraine. Bâtie en 1930 à Anglet (Pyrénées-Atlantiques), la v illa Art déco a été achetée 5,4 millions d’euros en 2013, et 3,5 millions de travaux ont été menés. Artur Ocheretny a aussi acquis des appartements à Marbella, en Espagne, et dans la station de ski huppée de Davos, en Suisse. Pour justifier la saisie, le parquet s’appuie sur une loi de 2013 stipulant que le propriétaire doit prouver qu’il dispose de revenus licites suffisants pour financer ses acquisitions. Or le CV du Russe interpelle. Les sociétés qu’il a montées dans les années 2000 n’ont guère eu de succès. Et en 2010, il est devenu directeur de l’ONG Center for the Development
of Interpersonal Communications, qui serait dirigée officieusement par Lioudmila Poutine. A l’époque, cette dernière vivait encore officiellement avec le président russe, qu’elle a épousé en 1983. Le couple annoncera son divorce en 2013 et Lioudmila se serait remariée, en 2015, avec Artur Ocheretny, de près de vingt ans son cadet. Des enquêtes de médias ont montré que l’Etat russe a offert à l’ONG un immeuble dans le centre de Moscou, dont la location a bénéficié à une société de Lioudmila Otcheretnaïa. Le site russe indépendant Proekt assure aussi qu’Artur Ocheretny a profité de deals immobiliers passant par une société chypriote liée au Kremlin.