Buffle au Bénin
Comment en vient-on à reprendre la zone de Konkombri ? J’ai eu la chance de découvrir la grande chasse africaine très tôt, à l’âge de 18 ans, avec mon père. Ma première rencontre avec l’afrique a été le Burkina Faso. Une révélation ! Je suis alors devenu guide professionnel de grande chasse et, depuis, je n’ai jamais cessé de sillonner l’afrique à travers plus d’une dizaine de pays et de guider, avec toujours autant de passion. L’année dernière, l’opportunité de reprendre la zone de Konkombri, au nord du Bénin, s’est présentée grâce à une amitié de plus de trente ans avec Victor, un Béninois reconnu dans le monde de la chasse dans son pays. Quelle relation entretenez-vous avec le Bénin ?
Je guide dans ce pays depuis longtemps. J’y ai fait de nombreuses rencontres passionnantes. J’aime le Bénin car ce petit pays d’afrique de l’ouest est un vrai territoire de grande de chasse. L’ensemble de la grande faune africaine y est présente. On y trouve un gibier emblématique du Bénin, le buffle de savane, notamment à Konkombri. Sa chasse procure des sensations fortes dont on ne se départit jamais. La zone de Konkombri… Mythe ou réalité ?
Cette zone est réputée pour sa grande densité de buffles et leurs plus beaux trophées de l’afrique de l’ouest. Les animaux sont naturellement attirés par la disponibilité en eau dans cette enclave entre la chaîne de montagne de l’atakora et la rivière Pendjari. En trente ans, je n’ai jamais autant vu de vieux buffles solitaires dont le trophée dépasse largement 70 centimètres ! Le mythe est une réalité. Konkombri est un petit bijou taillé sur mesure pour les amateurs de grande chasse.
Faut-il être aguerri pour venir y chasser ?
J’ai à coeur de faire découvrir la grande chasse à tous. J’aime autant guider un néophyte – lui faire observer la faune d’afrique de l’ouest (éléphants, lions, antilopes) dans une savane sauvage et éloignée des villages – que les chasseurs les plus aguerris. Cette année, un chasseur m’a accordé sa confiance pour son 78e safari et a déjà réservé le suivant pour 2021 !
Le nord du Bénin est-il aujourd’hui sûr ?
Les événements de mai 2019 sont partis du nord à la frontière avec le Burkina Faso dans le Parc national de la Pendjari et se sont déroulés au Burkina Faso jusqu’au Mali. Le pays a finalement été peu touché par ces opérations. Néanmoins, le Bénin a pris les mesures nécessaires afin d’assurer la sécurité de la zone en mettant en place de nombreux moyens militaires. De plus, la puissante ONG sud-africaine, African Park, a immédiatement déployé des moyens pour protéger la zone frontalière. Des rangers disposant de moyens de communication importants, de deux avions et d’un hélicoptère, surveillent le territoire. Nous pouvons considérer que le nord du Bénin est aujourd’hui sûr. L’ensemble des opérateurs de chasse au Bénin ont rouvert leur carnet de réservations pour 2021.
Quelle va être votre approche sur la zone de Konkombri ?
J’ai l’habitude d’organiser des safaris de qualité et en toute sécurité. À Konkombri, nous avons pris le parti d’exercer une faible pression de chasse avec seulement une quinzaine de safaris par an. Nous souhaitons conserver la qualité des trophées pour l’ensemble des espèces mais notamment celle des guibs et bien évidemment celle des buffles de savane. La qualité d’une zone passe aussi par l’entretien des pistes, celui des points d’eau et l’alimentation des salines. Pour tout cela, j’ai la chance d’avoir une équipe locale efficace et professionnelle. Lorsque je ne peux pas guider moi-même, je fais confiance à des guides de L’AGGC ou de L’ACP, tous professionnels certifiés et choisis pour leur qualité humaine. Quel souvenir aimeriez-vous qu’un chasseur garde de la chasse à Konkombri ?
L’immersion dans un des derniers bastions de l’afrique de l’ouest, l’accomplissement d’un rêve, la chance d’avoir pisté le buffle sur la Pendjari pendant des jours, les détails impressionnants de leur récit dans la quête de leurs trophées ou dans l’observation du nombre d’animaux qu’ils ont pu repéré dans leur milieu naturel. C’est plus qu’un souvenir de safari, c’est une communion avec la grande faune africaine.
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