Les images de Enea Dal Forno
Cinecittà a quitté Rome… Ainsi l’a décidé ce jeune photographe. Où a-t-il installé les studios mythiques de la Ville éternelle ? Où a-t-il planté les nouveaux décors de la belle endormie ? Eh bien dans les Alpes italiennes, qu’il complémente de “scènes” plus lointaines, plus fugaces, en Afrique, dans l’extrême nord de l’europe ou encore en Amérique centrale. Ses castings ? Ils sont guidés par la grandiloquence, la rhétorique, le lyrisme, la trempe… le jeu d’acteur. Un renard roux, un grand tétras, un ours, un gypaète barbu, tous peuvent prétendre figurer au générique pourvu qu’ils soient habités par un souffle puissant, sauvage venu des âges.
Comme au cinéma, en version originale, ce photographe transalpin réalise des images dont le décor, naturel, transcende les têtes d’affiche d’un film grand écran. Che bello !
Ci-contre Gypaète dans les Alpes italiennes. Expert en vol plané. en bas Ours brun en Finlande.
Lumière de soie au clair de lune.
Réalisateur, directeur de casting, chef opérateur, directeur de la photo, éclairagiste… Enea Dal Forno jongle, excelle dans le documentaire animalier. Les conseilleurs : “Il aurait dû suivre un cursus scientifique afin d’apprendre la sociologie de la nature !” L’école buissonnière la lui a enseignée. Les mêmes conseilleurs :
“Il aurait dû apprendre l’importance de l’angle d’une photo, de la lumière, de la vitesse, du cadrage, de la profondeur de champ, de l’arrière-plan dans une école d’art ou de photographie.” Il a préféré faire son éducation stylistique et technique au contact de photographes de la botte italienne qui ont assuré ses “cours du soir”. Puis il est passé à l’acte, seul, en 2009. Et revenu interroger ses maîtres quand il ne savait pas. Jusqu’au jour où il a pris son boîtier, ses objectifs, son “télé”, son sac à dos et s’est fondu dans le décor
– la Cinecittà des Alpes italiennes –, chargé de son barda. Au tréfonds de lui, s’agite depuis avec notre partenaire www.beretta.com/fr/store/paris-gallery/
toujours le goût des grands espaces, des animaux, de la solitude, de l’effort et du « risque », me dit-il, afin d’espérer flirter avec ceux qui jouent les premiers rôles en forêt, en montagne, en lisière de bois. Il faut aller les chercher là où ils se cachent, se perchent, chassent, se battent, s’amourachent, procréent. Sa photographie est belle. Il joue avec le décor. En une image, il en cadence 24 par seconde. Ses clichés vivent. Ils dégagent en relief les formes et les gestes de la bête qui semble percer l’écran. Sans fard, sans en rajouter, il ose, sacrilège, se passer des bidouilles, des trucages et des masques que lui tend de sa chaste main Photoshop. Il trouve simplement – au plus proche, mais pas trop non plus – le réglage juste, les circonstances, la distance et l’instant. Enea observe, jauge et saisit. Il concentre le scénario en une seule et unique scène. L’acteur est là. Le premier assistant-réalisateur demande le silence. « Moteur, ça tourne, action ! »
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