D’ici et d’ailleurs
Les associations de protection de la nature et des animaux n’ont pas de quoi exulter même si elles remportent grâce au soutien des villes la votation contre la loi chasse.
Le 8 septembre 2019, l’assemblée fédérale suisse avait voté pour la révision de la loi sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages de 1986. Celle-ci prévoyait notamment que le loup (80 individus décomptés) et le bouquetin soient considérés comme des « espèces protégées régulables » et décrivait les conditions d’abattage, y compris dans les zones de protection de la faune sauvage. Ces décisions, transférées aux cantons, visaient à prévenir des dégâts ou un danger concret pour l’homme, protéger des biotopes ou préserver des populations d’animaux sauvages. Refusant que l’on tire sur les loups, trois mois plus tard, Pronatura, le WWF Suisse, Birdlife Suisse, Zoosuisse et le groupe Loup Suisse remettaient à la Chancellerie fédérale un nombre de signatures suffisant afin de procéder à une votation contre la révision de la loi chasse.
Le 27 septembre dernier, 51,9 % des Suisses ont dit non du bout des lèvres à cette révision, surtout plébiscitée dans l’espace alpin et les petits cantons et rejetée dans les centres urbains. Les soutiens les plus forts sont venus d’appenzell Rhodesintérieures (70,8 %), d’uri (69,6 %), du Valais (68,6 %) et des Grisons (67,3 %), plus ruraux. Les rejets les plus nets ont émané de Bâle-ville (63,9 %), de Schaffhouse (63,3 %), de Genève (63,1 %) – où la chasse est interdite depuis 1974 –, de Vaud (59,8 %), Neuchâtel (58 %) et Zurich (58,6 %). Ce 17 novembre, la commission de l’environnement du Conseil national (la Chambre basse de l’assemblée) a déposé une initiative et une motion proposant de nouvelles mesures pour réguler la population de loups afin de renforcer la protection des troupeaux et d’assouplir la réglementation pour l’abattage du loup dans des cas graves dès l’estive 2021.
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