Chasses Internationales

Déconfinem­ent en Ouganda

- texte et photos François Dannaud lac Kachera

L’accueil de nos hôtes est euphorique. Ici aussi, au camp situé sur les berges verdoyante­s du lac Kachera, un strict confinemen­t a été observé depuis six mois. Il a contraint guides, pisteurs et personnel à l’inactivité. L’ouganda a rouvert ses frontières le 1er octobre. Le 10, nous empruntons Ethiopian Airlines qui a rétabli ses vols quotidiens au départ de Charles-de-gaulle presque désert. À l’aéroport d’addis Abeba, les voyageurs chinois, d’habitude si nombreux, sont rares et habillés d’une combinaiso­n intégrale similaire à celle des apiculteur­s.

D’entebbe au camp aucun arrêt n’est autorisé – c’est la condition de l’ouverture du pays aux touristes : pas d’étape pour la traditionn­elle photo sur l’équateur mais, après tout, nous sommes heureux de plonger directemen­t dans l’ambiance africaine qui règne sur les 100 000 hectares du territoire de Dannaud Safaris. En ce troisième trimestre, la totalité du plan de chasse annuel reste disponible. Nous ne nous doutions pas encore de l’ampleur de la récompense mais la chance survient dès le premier matin. Or à Mburo les animaux sont partout, et ils sont incroyable­ment nombreux. Dès la première sortie, le pistage de buffles est interrompu par le tir d’un bel éland de Patterson. Le matin du second jour, un très grand impala est prélevé, qui servira aussi d’appât pour le léopard. L’après-midi, nous approchons un premier troupeau de buffles et croisons de jeunes bergers qui nous indiquent d’autres buffles couchés à cent mètres dans de hautes herbes. Après une progressio­n en rampant puis dix minutes d’attente un beau mâle se lève. Une bonne balle est lâchée et il s’effondre. Cri de joie de notre pisteur pour ce premier buffle de la saison ! Le troisième jour, un vieux buffle solitaire est repéré. Couvert de balafres témoignant de nombreux combats, il est mal en point et à 50 mètres une balle parfaite met fin à sa longue existence. À peine le temps de se remettre des émotions de ce buffle et nous apercevons un joli topi. On décide de le tirer de face et l’animal ne fera que quelques mètres. L’aprèsmidi est consacré à mettre en place l’impala dans un arbre, mais des villageois viennent nous prévenir de l’irruption de cinq hippopotam­es dans la mare voisine de leurs habitation­s. Ils sont arrivés la nuit dernière et leur présence est un danger pour la population. Le petit troupeau comporte un beau mâle qui est tiré avant qu’il ne commette de dégâts. En quittant cette mare et notre hippo entouré d’une foule joyeuse nous voyons un très beau phacochère. L’approche commence, l’animal est de face et méfiant. Le chasseur place une balle qui laissera l’animal sur place.

Le soir autour du feu, nous peinons à réaliser tous les succès de cette journée et partons dormir la tête pleine d’émotions. Les jours suivants, nous chassons d’autres grands impalas et phacochère­s, un beau guib de l’est africain, un buffle, un waterbuck et un autre hippopotam­e à la joie des habitants. Pour le léopard que nous convoitons toujours, un zèbre nous permet de disposer trois appâts. L’un n’est pas fréquenté, le second l’est par un félin de petite taille que nous ne savons identifier, le troisième l’est par un léopard dont les traces sont impression­nantes. En milieu d’après-midi, les pisteurs s’activent pour dégager un couloir digne d’un stand de tir. Avec force coups de machettes, ils bâtissent un bel affût à une trentaine de mètres seulement. Bien avant que le soleil baisse, le calme s’installe enfin. Il est provisoire !

Moins d’un quart d’heure plus tard, un énorme léopard se montre à deux reprises puis s’évanouit dans la végétation. Le stress est si intense que nous le croyons disparu pour toujours… Enfin, après quelques longues minutes, il est de retour et croque bruyamment le quartier de viande tout en regardant en direction de notre affût. Le chasseur retient son souffle, tire et le félin s’effondre foudroyé. Il est magnifique, énorme, et accusera le poids de 74 kilos. Le dernier jour, quoique déjà comblés, nous croisons un vieux buffle qui conclut l’incroyable tableau de notre safari.

Tout nous a réussi au-delà de nos ambitions et, le coeur lourd de devoir quitter nos chaleureux amis ougandais, nous conservero­ns toujours le souvenir des joyeuses mimiques qui accompagne­nt nos derniers moments dans ce magnifique territoire.

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