Chasses Internationales

Story horlogère Vacheron Constantin

Le monde horloger est peuplé d’êtres soignés, élégants et raffinés. Certaines manufactur­es osent briser la glace avec des personnali­tés moins policées. C’est le cas de cette enseigne de tradition et de savoir-faire, qui s’est rapprochée d’un écorché vif,

- par Nicolas Dembrevill­e

À14 ans, le jeune Cory Richards est déjà en rupture de ban. Il quitte sa famille et vit dans la rue. Il boit beaucoup plus que de raison et se drogue… Nous sommes bien loin des belles histoires que nous content les manufactur­es horlogères. D’habitude, leurs ambassadeu­rs choisissen­t plutôt les traits glamours d’une star de cinéma, d’un délicat danseur contempora­in ou d’un solide athlète bien carré. C’est pourtant de ce photograph­e américain, originaire du Colorado, garçon fragile, un peu punk, que Vacheron Constantin a décidé de se rapprocher. Cela montre que l’on peut célébrer la tradition, la qualité et le travail bien fait et se pencher en parallèle sur des univers moins aseptisés.

L’équipe de célébrités de Vacheron Constantin accueille ainsi le designer français Ora Ito, ou encore les rockers anglais James Bay et Benjamin Clementine… « Nos ambassadeu­rs sont singuliers, visionnair­es et passionnés. Mais ce sont aussi des experts en leur domaine, des connaisseu­rs », annonce la maison horlogère détenue par le groupe de luxe Richemont. Vu sous cet angle, Cory y a toute sa place.

Cory, lui, a frôlé la mort. En 2011, alors qu’il escalade le Gasherbrum II, dans le massif de l’himalaya, une avalanche l’emporte. Le voilà valdingué, retourné, secoué, écrasé comme des gravillons sous les pneus d’un gros tout-terrain. « Bloqué sous des amas de neige, j’étais comme broyé par les mâchoires d’un monstre primitif. Pendant plusieurs heures, j’ai attendu que la montagne m’avale », se remémore-t-il. Il en réchappe et se photograph­ie la peau encore toute cingler par le froid et le gel, la neige cramponnée à son visage comme à un rocher, le regard hagard. Cet autoportra­it posté sur le Web, circule à la vitesse d’un TGV. Il devient iconique et fait de Cory une star de la photograph­ie. Il permet au miraculé d’accéder à des contrats lucratifs.

Rapidement, Cory se sent débordé, dépassé par ce cliché. « Je ne suis pas un aventurier héroïque et trompe-la-mort. Je ne suis pas le rescapé d’une catastroph­e naturelle », maugrée cet écorché vif. Et voilà que l’alcool et la drogue, les vieux démons, le happent à nouveau. « Quand j’étais plus jeune, c’est l’escalade qui m’a sauvé de la spirale destructri­ce qui est en moi. Ce sport m’a redonné un équilibre », se rappelle Cory. L’alpiniste repart donc son appareil photo en bandoulièr­e, à la conquête de l’himalaya.

Le photograph­e a réalisé de nombreux reportages, notamment pour National Geographic. Il suit pour ce magazine le lit de l’okavango, étrange fleuve qui ne rallie jamais la mer… et finit par s’éteindre dans le désert du Kalahari au Botswana, après avoir parcouru 1 600 kilomètres. L’objectif du photograph­e attrape les pêcheurs et chasseurs locaux, la végétation et les animaux : hippopotam­es, antilopes, chiens sauvages, lions, panthères, éléphants… D’autres voyages le mènent en Birmanie, en Angola. Il se confronte au froid sur l’archipel François-joseph dans l’extrême nord de la Russie. Il y immortalis­e les ours polaires, otaries, mors et d’innombrabl­es oiseaux.

L’ambassadeu­r horloger sait capter la beauté de la nature et du monde animal, loin de la civilisati­on, loin des hommes… Ces univers touchent les chasseurs, notamment ceux qui se confronten­t à la vie sauvage, aux grands espaces hostiles, aux terres glaciales. Le travail de Cory ne peut que les toucher.

Prévenant, Vacheron Constantin lui confection­ne une montre unique. Une Overseas Dual Time Prototype, adaptée aux conditions extrêmes auxquelles l’aventurier fait face. Le boîtier en titane de ce garde-temps sport chic, est à la fois, plus solide et plus léger. Avec ses renforts en tantale sous sa lunette et ses épaulement­s en titane de part et d’autre de la couronne, cette pièce est aussi plus résistante.

« Ce que j’apprécie plus que tout dans cette montre, c’est qu’elle affiche l’heure locale ainsi que celle de mon pays, reconnaît Cory Richards.

Elle me permet de rester en contact avec mes amis, ma communauté, bref, ceux qui sont en phase avec moi. Du coup, je ne peux plus m’en passer. ». L’aventurier a dessiné lui-même le motif, gravé dans l’or de la masse oscillante et qui s’inspire de l’une de ses photograph­ies.

« Je suis dans la dualité : le brut et le raffinemen­t. C’est certaineme­nt pour cela que mon partenaria­t avec Vacheron Constantin fonctionne », résume Cory Richards.

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