Chasses Internationales

S’envoler pour la Corse

- par Constant Boulard

Il est des lieux qui vous marquent à vie. Des chasses dont on se souvient des décennies. Un domaine de la Corse-du-sud vous offre les deux ! La vallée de l’ortolo abrite en son sein un écrin, un paradis. Les paysages font tout, mais la propriété offre un accueil, une gastronomi­e de très grande qualité. Comment parler de ce lieu, sans citer les bergeries du XVE siècle qui vous procurent un moment de plénitude lors de douces soirées conviviale­s.

Si ce domaine est un joyau esthétique, il réserve aux passionnés des quêtes cynégétiqu­es d’une incroyable intensité. Le rendez-vous est donné à 8 heures dans la somptueuse bâtisse du restaurant gastronomi­que de la ferme. Le café coule, pendant que les chasseurs se chauffent devant le foyer de l’imposante cheminée. Les nemrods de la journée sont appelés à se tenir en cercle afin d’écouter les règles de sécurité ainsi que le dérouler des chasses. Le programme est alléchant, aujourd’hui seulement le gibier à plume sera tiré.

Chacun saute dans un 4x4, non sans une certaine impatience. Le trajet de dix minutes qui mène à la première battue dévoile une panoplie de biotopes et paysages différents. Le maquis, les plaines, les montagnes, le tout avec vue sur le golfe en premier plan et bien entendu la Méditerran­ée en arrière-plan. Sur place, il est procédé au tirage au sort et chacun prend son poste. Le régisseur annonce le début de battue par un long coup de trompe qui résonne jusqu’aux oreilles des rabatteurs postés en amont du relief.

Les premiers vols de perdreaux déferlent. Il y en a pour tous les goûts et en quantité. Les oiseaux sont souvent hauts et rapides, mais parfois une bombe passe à vingt mètres et vient vous surprendre. Le rythme est savamment orchestré, les perdrix arrivent avec très peu de flush, ce qui est très agréable. Fin de battue! Tireurs et rabatteurs se mêlent aux retrievers dans un ballet rythmé afin de ramasser les perdreaux rouges, mais aussi des faisans voire une grive ou deux. Plusieurs battues sont organisées sur la journée. En bord de mer, en bord de fleuve, sous le lion de Roccapina ou encore sur les hauts plateaux, chaque battue à son charme, chaque battue est unique, chaque battue offre des tirs sportifs. Vient bientôt le moment d’un sérieux déjeuner. Sur les lieux, un banquet garni, coloré et diversifié a été dressé. Les mets, délicats, sont disposés sur des planches de liège, récolté sur les chênes même de la propriété. La dégustatio­n sera irriguée de très bons vins de la vallée de l’ortolo, ici même où nous avons chassé. Les entrées, les viandes produites sur le domaine, ou encore les desserts, tout est exquis.

Mais il faut stopper les agapes, une battue de haut vol nous attend pour se remettre en jambes avant un autre gibier donc un autre tir: les canards colverts. Les postes sont distribués, certains partent autour du marais et d’autres sur la plage. Ces derniers sont pris entre deux eaux : douce du fleuve à leurs pieds et salée de la Grande Bleue dans leur dos. La trompe retentit, les fusils se ferment. Aussitôt les premières détonation­s se font entendre accompagné­es des premières pluies de billes d’acier retombant inertes. De nombreux canards passent au travers grâce à la hauteur qu’ils atteignent! Certains tireurs adroits se font plaisir. L’intensité est élevée, la cadence est soutenue. Cette “levée de fleuve” est le bouquet final de la journée, belle en couleur, en émotion et en partage. Ce à quoi le domaine de chasse de l’ortolo tient le plus. L’hospitalit­é, la gastronomi­e, le bien-être et la chasse, la Corse est belle et généreuse.

La soirée le démontre une nouvelle fois.

Nous sommes attendus au restaurant de la grotte ! Au menu, repas corse, amitiés et chants locaux dans un théâtre naturel et ancestral. Ces moments n’ont pas de prix.

Le lendemain s’annonce aussi délicieux pour une journée de chasse au Sus scroffa meridianol­is,

la bête noire est vraiment intrépide et connaît le maquis comme sa poche. La journée est un vrai succès, une partie de plaisir. Le soir venu, le tableau des deux jours, est présenté. Chaque oiseau a été déposé en une compositio­n à la hauteur de la beauté de ce lieu de charme et de vacances. Qui plus est cynégétiqu­e.

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