HOMMAGE À… Gilbert de Turckheim
Gilbert de Turckheim est décédé le 19 décembre 2020, lors d’une battue au grand gibier, dans les Vosges du Nord. Il a été victime d’une crise cardiaque, il venait de fêter ses 80 ans.
Nous perdons un grand représentant de la chasse et un grand défenseur de la nature. J’ai eu la chance de le rencontrer lors de la présidentielle de 2002 et des législatives qui ont suivi. J’ai découvert un homme chaleureux, affable, à l’écoute, souriant, charismatique et très efficace dans ses actions.
Ingénieur agronome, il créa la Montagne des singes en 1969 à Kintzheim (Bas-rhin), sur une vingtaine d’hectares, à la maison forestière de la Wick, au pied du château du Haut Koenigsbourg. Il importa des macaques de Barbarie, des magots, 150 de l’atlas marocain – le parc en abrite aujourd’hui 240. Grâce à lui 600 magots furent réintroduits dans le Moyen Atlas marocain. Trois autres parcs furent créés à son initiative : à Rocamadour (Lot), à Salem à côté du lac de Constance (Allemagne) et à Trentham (Angleterre).
Avec la fédération des chasseurs du Bas-rhin, qu’il présida de 1984 à 2004, il créa en 1991 le Fonds alsacien pour la restauration des biotopes (le Farb). Le Farb est aujourd’hui propriétaire de 25 hectares sur 195 communes du Bas-rhin, répartis en 1 020 parcelles qui reconstituent des biotopes favorables à la faune sauvage petite et grande.
Gilbert de Turckheim occupa de nombreuses autres fonctions, dont notamment celles de vice-président de la FNC et, en 1996, de président de l’office national de la chasse (OFB aujourd’hui) pendant six ans. Il fut membre du Conseil économique et social, dans la section agriculture et alimentation. Entre 2003 et 2015, il dirigea la Face (European Federation for Hunting and Conservation) où il fut un ambassadeur de la chasse et de la conservation de la nature. Il joua notamment un rôle majeur dans la négociation de l’accord Face-birdlife, signé le 12 octobre 2004, qui ouvrit une décennie de coopération entre la chasse et la conservation de la nature. Décoré de la Légion d’honneur et du Mérite agricole par la France, l’autriche et l’italie, il affichait une vision et un engagement qui allaient bien au-delà de nos frontières.
Gilbert de Turckheim, en toute noblesse, a vécu, pensé, dormi, rêvé toute sa vie pour la chasse et son indissociable alliée, la Nature, et il s’est endormi à la chasse. Au revoir M. le Baron. ■