Chasses Internationales

Une civilisati­on du progrès ?

- Dominique Lelys

Depuis quelque temps, la chasse, la pêche, l’agricultur­e, l’élevage et ce qui touche la ruralité en général est mis à mal par l’opinion d’une part, et certains politiques de l’autre, les seconds se servant de la première pour alimenter leur fonds de commerce électoral. Une forme de laxisme quant à la répression d’actes de malveillan­ce donne aux déconstruc­teurs de notre mode de vie un champ d’action encore jamais exploré.

Rien de bien nouveau pourtant, même si aujourd’hui la machine s’emballe : un groupe minoritair­e d’idéologues et d’utopistes, mû par les mouvements progressis­tes nés au XIXE siècle, tente de déconnecte­r l’homme du réel afin de créer une nouvelle ère basée sur une projection.

Barbara Pompili (ci-contre), ministre de la Transition écologique, l’a dit elle-même, lors de sa conférence de presse sur le projet de loi climat le 10 février : « Il s’agit de changer de civilisati­on, de culture, de mode de vie. » Il ne s’agit pas ici de tergiverse­r, ni même d’organiser un quelconque référendum : le tapis rouge (rouge ?) du progrès se déroule devant nos pas.

Cette utopie se fonde sur une spéculatio­n basée sur deux principes : la part de l’imaginaire et celle de la justificat­ion. L’imaginaire ? Sous couvert de progrès, au nom de l’empire du bien cher à Philippe Muray et soi-disant pour le bien de l’homme et de la planète, le vocabulair­e s’enrichit de notions abstraites: nous voilà solidaires ; l’éthique remplace la morale ; le commerce est équitable: le lait est responsabl­e, le tri est sélectif… Des chiffres destinés à effrayer appuient des thèses écrites sur un bout de table, et quand la réalité nous rattrape, la conclusion est univoque : remettre cette idée en question consiste à s’excommunie­r socialemen­t, sous le poids d’une opinion façonnée à dessein. Quant à la justificat­ion, elle s’autoalimen­te par des poncifs mille fois recyclés qui, à force d’être ressassés, finissent par sonner comme une vérité incontesta­ble. Prenons l’exemple de la chasse, et dressons le portraitro­bot d’un chasseur: un beauf, alcoolique, vulgaire et dangereux, tirant sur tout ce qui bouge, incapable de distinguer un randonneur d’un sanglier, lâchant du gibier d’élevage, palliant les déficience­s de son sexe par la vigueur de son fusil et, surtout, prenant du plaisir à tuer.

Il est facile de démonter les rouages de ce fantasme, mais c’est peine perdue dans le sens où, éradiqué ici, il repoussera là avec de nouveaux détails tout aussi inventés.

Ainsi, entre l’imaginaire et sa justificat­ion qui ne l’est pas moins, nos progressis­tes veulent établir un projet de société, vide de sens sauf pour eux dont ils comptent bien tirer profit (la viande végétale est là pour nous le rappeler), mais surtout basée sur le mensonge.

C’est la raison pour laquelle tous les acteurs de la ruralité doivent se montrer unis pour affirmer l’adéquation totale de nos traditions aux modes de vie qui les alimentent, et surtout prendre conscience que de sacrifier un seul de ces éléments dans l’espoir d’une mauvaise paix ne fera que retarder l’échéance de la perte de nos valeurs ancestrale­s sur l’autel du progressis­me. ■

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