Montres en main Hublot
La collaboration entre Hublot et Richard Orlinski a commencé en 2017. Pour la manufacture, le sculpteur animalier contemporain a imaginé plusieurs séries de montres facettées et pliées selon son procédé fétiche.
Hublot apprécie les personnalités singulières. La team d’ambassadeurs de l’horloger suisse apparaît aussi hétéroclite que séduisante. Sportifs bien entendu, et pas des moindres… Usain Bolt, Kylian Mbappé ou Pelé… mais aussi des peoples à la pointe, comme Lapo Elkan petit-fils de Gianni Agnelli (l’ancien grand patron de Fiat) mais surtout dandy-punk italo new-yorkais et l’un des hommes les plus stylés du monde, ou encore Bar Rafaeli, mannequin israélien au sourire ravageur.
Hublot aime aussi les artistes. En plus du pianiste virtuose chinois Lang Lang, la marque a signé avec Richard Orlinski, voilà quelques années déjà. À 55ans, il est l’un des plus célèbres de sa génération. Exposé dans près de quatrevingt-dix galeries dans le monde, le sculpteur serait l’artiste français vivant le plus vendu à l’étranger (selon Art Price). Soulages, Buren et Alechinsky n’ont qu’à bien se tenir ! Les oeuvres de Richard Orlins
ki reproduisent des animaux sauvages en version art monumental pop et coloré. Comme son Ours ou son Wild Kong, une sorte de gorille pas commode dressé sur ses pattes arrière, peuvent mesurer jusqu’à cinq mètres de haut. Son impressionnant bestiaire comporte aussi un tyrannosaure, un crocodile ou encore une panthère… Ses créations s’inscrivent dans son concept Born Wild (“naturellement sauvage”) qui cherche à démontrer que l’animal obéit à ses pulsions violentes par instinct et non par plaisir comme parfois chez l’homme. Les spectaculaires “grosses bêtes” du plasticien s’habillent de couleurs vives : le rouge, le bleu ou encore l’acier à finition poli-miroir…
Richard Orlinski ne cherche pas à reproduire la réalité mais à créer une émotion. Ainsi, les proportions légèrement déformées de son Croco font ressortir plus encore son effrayante mâchoire, véritable machine à broyer.
Depuis ses débuts en 2004, Richard Orlinski a inventé un style reconnaissable entre tous, basé sur les arêtes, le facettage et le biseau. Ses oeuvres sont élaborées comme les diamants sont taillés, ce qui a certainement séduit la manufacture Hublot. Son approche artistique diverge de celles des autres artistes.
Depuis des années, il milite en effet pour que l’art touche le plus grand nombre. Ses animaux fantasmés sont très exposés dans des lieux souvent insolites et notamment en plein air. Son Ours trône ainsi, au sommet des pistes enneigées de Courchevel. Son gorille a pris ses quartiers sur la Croisette. Voilà quelques années, plusieurs de ses crocodiles étaient en vadrouille dans les rues du Design District de Miami.
En 2013, l’artiste contemporain Xavier Veilhan, autre spécialiste du pliage-facettage, a attaqué Richard Orlinski en justice pour “parasitisme”. À l’issue du procès, celui que l’on surnomme le “sculpteur des stars” a été lavé de tout soupçon de plagiat. La justice a estimé que “les deux plasticiens avaient des univers distincts”. À Xavier, l’art institutionnel, celui destiné au musée, à Richard, un art plus proche de la décoration, destiné à embellir les villas cossues. Sharon Stone et Pharell Williams figurent parmi ses plus anciens clients et ses oeuvres sont plus visibles dans les beaux penthouses d’aspen, Genève ou Monaco qu’accrochées aux cimaises des musées d’art contemporain.
Pour ses créations horlogères, le travail du sculpteur animalier a consisté à miniaturiser les codes de ses oeuvres pour les adapter aux garde-temps de Hublot. L’artiste a appliqué à leur boîtier, cadran, aiguilles et poussoirs un pliage tridimensionnel qui amplifie le jeu de l’ombre et de la lumière. Bref, c’est l’ensemble de la montre qui se voit rhabiller dans le style Orlinski. Hublot s’est ensuite chargé de modéliser le travail du plasticien et l’a habillé de céramique, de titane, de King Gold (alliage exclusif contenant du platine) ou encore de verre saphir.
« Hublot façonne de précieux matériaux, imagine des produits d’exception, alors que je m’inscris plutôt dans un monde pop et coloré, résume Richard Orlinski. Ces différences ne nous ont posé aucun problème. La fusion de nos univers s’est exercée de manière spontanée presque naturelle ».
La collaboration a donné naissance à plusieurs séries de montres à succès. En 2017, avec la spectaculaire Classic Fusion Aerofusion, chronographe squeletté de 45 milli
mètres en titane, précédait une version en céramique rouge en 2018. Avant que n’arrive en 2019 la Classic Fusion 40 millimètres en titane, plus plate et complétée par de versions en céramique deux ans plus tard.
2019 a aussi vu apparaître la très horlogère Classic Fusion Tourbillon Squelette, dont la version Sapphire constitue une sculpture taillée dans le verre en soi.
La “fusion” entre Orlinski et Hublot est une affaire qui tourne aussi rond que les aiguilles d’une montre suisse.
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