Chasses Internationales

Avec Arnaud Mermet (Ganam) en Tanzanie et au Cameroun

- propos suscités par Éric Lerouge

Nous sommes à la fin des années 1980, il a 19 ans. Il vient de sortir de l’appartemen­t parisien de Henry Eyt-dessus. Il est déterminé. Il fera de guide de chasse son métier comme il a pu le voir dans le Radioscopi­e de Jacques Chancelle qui a consacré un portrait à cette figure de la grande chasse. S’il ne part pas avec lui en Afrique d’un rien, il va embarquer avec Alain Raoul pour le Cameroun. Tout s’enchaîne ensuite avec Mathieu Laboureur en RCA puis une saison au Bénin pour Club Faune, une autre à l’éléphant en Namibie avant d’intégrer les équipes de Gérard Pasanisi en Tanzanie. Puis il vit d’autres équipées avant celle de Ganam Adventures aujourd’hui avec son associé Nicolas.

Quelle est votre singularit­é ?

Ganam est à la fois agence de voyages et organisate­ur de safari. Nous avons une vision à 360 degrés des séjours que nous offrons. Nous savons tout ce qui se passe sur le terrain, nous sommes amodiatair­es, nous maîtrisons l’antibracon­nage. Raison pour laquelle nous proposons nos territoire­s en Tanzanie et, ailleurs, nous travaillon­s sur des zones uniques comme c’est le cas au Cameroun avec des exclusivit­és. Ganam assure au chasseur d’acheter un safari à des profession­nels de terrain. J’ai commencé ma carrière comme guide de chasse et mon expérience me permet de vendre un service en connaisseu­r et sur mesure. Quand je propose à un client d’aller chasser un buffle ou un lion à l’appel, je sais exactement de quoi je parle. Je visualise ce que je lui propose et je sais où je vais l’amener. Sur le plan légal, Ganam est une agence de voyages, nous garantisso­ns des voyages personnali­sés et nous les gérons de A à Z.

Quelles sont vos destinatio­ns ?

Nous organisons des safaris d’élands de Derby sur une zone exceptionn­elle (Zic 27) dans le nord du Cameroun au bord de la rivière Vina où il n’y a absolument aucun prédateur, pas de lion, pas de hyène… Nous y assurons une présence antibracon­nage avec notre partenaire François Delepoulle. Ces facteurs expliquent la très importante densité d’éland de Derby. Ils y portent de très beaux trophées en raison des mélanges avec leurs congénères de la RCA voisine dont la qualité est reconnue. À cette zone s’ajoute la Zic 13 qui jouxte la rivière Faro, cet endroit est magnifique. Il est peuplé d’éléphants, de buffle, de kobas, d’élands, de lions et d’hippopotam­es, l’une des plus belles population­s d’afrique centrale et de l’ouest. À cela s’ajoute la pêche. C’est un spot de pêche à la mouche ou au rapala pour le capitaine, le poisson-tigre… Pour finir, à ces deux territoire­s s’ajoute une zone près de Yoko où l’on chasse le bongo, le buffle nain et les sitatungas. Nous sommes là à quatre heures de route de Yahoundé, ce qui évite de prendre un charter privé. La zone est très facile d’accès. Quant à la Tanzanie, en plein pays masaï, le long du lac Natron, à proximité du mont Gelai, à la frontière du Kenya, Ganam propose un territoire de 250000 hectares. C’est une terre sauvage. On y accède par avion plus facilement et en voiture. On y trouve entre autres petits koudous, gerenuks, de très gros léopards et toutes les espèces du pays masaï. Et enfin deux autres territoire­s complètent ce beau pays. Dans l’ouest, Moyowosi Sud et Uvinza se partagent 500000 hectares dont un territoire de marécages qui s’étend sur un peu plus de 30 000 hectares peuplés de rares sitatungas. Ces deux zones sont traversées par la rivière Malagarasi – la troisième rivière de Tanzanie alimente en eau pure le lac de Tanganyika à hauteur de 70 % – que les lions à crinière, les buffles, les léopards ont colonisées. On y pêche poisson-tigre et vundu, un énorme poison chat, qui peut faire 2 mètres et dépasser les 60 kilos.

Ganam est aussi un art de vivre…

Nous voulons faire découvrir des territoire­s sauvages et faire vivre une aventure tout autour de la chasse. Pour cela, nous formons des personnes afin que l’accueil soit à la hauteur de nos exigences et les prestation­s tendent vers l’excellence. Nous mettons l’accent sur l’hôtellerie et la restaurati­on. Nous mettons à la dispositio­n de nos clients des tentes dans l’esprit East Africa tout confort dont nous signons le concept.

Pour finir, Ganam, très investi dans l’antibracon­nage et la conservati­on des espèces, mène des actions philanthro­piques…

Effectivem­ent nous sommes en train de lever des fonds afin de fabriquer une classe d’école pour les enfants autour de nos zones de chasse. C’est une de nos actions. Nous estimons qu’il est de premier ordre d’aider les population­s locales à s’émanciper afin de créer une émulation autour du monde la chasse parce qu’elle est un acteur de l’économie, crée des emplois et contribue à l’améliorati­on du cadre de vie des personnes où nous exerçons notre activité.

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