Chasses Internationales

Porsche Cayenne Turbo S E-hybrid Coupé

Porsche Cayenne

- par Nicolas Dembrevill­e

Turbo S E-hybrid Coupé

Dans sa variante Coupé, le colossal Porsche Cayenne paraît plus svelte et élancé. En réalité, le méga-suv allemand demeure fort imposant mais tout aussi à l’aise sur la route que dans les bois.

Les Porsche actuelles s’inspirent des lignes de la 911, l’icône maison. En gros, on retrouve sur toute la gamme les phares arrondis et proéminent­s sur le devant, les ailes galbées et la ligne de toit qui descend en pente douce vers un arrière ramassé. Toute la gamme ? Seul le SUV Cayenne fait exception. Ce volumineux break familial n’a pas le profil d’une sportive fastback. Sa partie arrière notamment, abrupte et plantureus­e, s’éloigne tout à fait du popotin fuselé et subtilemen­t rebondi de la Porsche 911.

Cela ne l’empêche pas de remporter un franc succès depuis son lancement en 2002. Le Cayenne a longtemps été le best-seller maison avant que le Macan, meilleur marché, ne lui ravisse ce titre.

Les designers de Stuttgart ont donc reçu la mission de dynamiser le style du Cayenne, ce mastodonte des routes. En 2019, naît le Cayenne Coupé qui surfe sur la mode des “SUV coupés” à la ligne surbaissée. À l’exception de son pare-brise plus incliné, la nouvelle variante fait avant commun. En revanche, sa ligne de toit plonge pour s’achever sur un arrière au hayon fortement incliné. En tout, le Cayenne Coupé dispose de 50 % de pièces distinctes. Les formes générales plus sportives, se rapprochen­t désormais de la 911. In fine, le pari est réussi. Le véhicule semble plus fin, plus fluide, moins imposant que son aîné, même si en réalité, il n’en est rien ! Les deux variantes frôlent les 5 mètres de long et les 2 mètres de large. Sacrés bébés ! Commercial­ement parlant, la variante Coupé apparue en 2019, a relancé les ventes globales du Cayenne.

Notre Cayenne Coupé d’essai, Turbo S Ehybrid, s’installe au sommet de la gamme.

Elle se reconnaît à ses étriers de freins carbone céramique, peints en vert acide. Sous le capot, on trouve un V8 de 4 litres développan­t la coquette puissance de 550 chevaux, allié à un moteur électrique, soit 680 chevaux en tout. Deux moteurs, c’est mieux qu’un ? Cela permet en ville, de circuler en silence et sans polluer, sur une petite trentaine de kilomètres. Surtout, cette architectu­re évite au Cayenne le malus écologique ainsi que la taxe sur les véhicules de société. Alléluia !

L’auto est donnée pour 5litres aux 100 mais en réalité on s’approche plutôt des 11 litres. Il faut dire que le colosse est costaud. Au poids déjà élevé du Cayenne s’ajoute les 130 kilos de batteries de cette version hybride qui prennent place sous le plancher du coffre.

Côté poids, tout cela se paie. Le Cayenne Coupé atteint 2,5 tonnes. Tout bonnement délirant ! Pourtant, au volant, cet embonpoint ne se ressent pas. Le 0 à 100 km/h est abattu en 3,8 secondes et l’auto file à près de 300 kilomètres heure !

Les passagers baignent dans un camaïeu de gris, d’anthracite et de noir. Un brin austère… Finition et assemblage, comme c’est la tradition à Stuttgart, sont très précis. On retrouve la planche de bord Porsche avec les cinq compteurs traditionn­els. Sauf qu’ici, seul celui du milieu est encore analogique. L’auto dispose de quatre sièges électrique­s chauffants, bénéfician­t d’une bonne quinzaine de réglages différents. Une molette proche du volant permet de choisir parmi les modes de conduite : E-power, Hybride, Sport, et Sport Plus.

Ce Cayenne, bardée de systèmes électroniq­ues tous plus modernes les uns que les autres, se révèle diablement efficace. Le système Porsche Dynamic Chassis Control (PDCC) stabilise la voiture en réduisant les mouvements latéraux et le roulis. Avec les roues arrière directrice­s en option, le Cayenne Coupé devient diabolique­ment agile et maniable tout en conservant une parfaite polyvalenc­e. En mode 100 % électrique, la conduite urbaine devient souple, silencieus­e et exempte de vibrations. Sur route, l’auto s’insère sans peine dans la circulatio­n. Enfin, si l’envie vous prend de cravacher, alors le Cayenne Coupé se transforme en brute sauvage mais toujours agrippée au macadam. Excellente routière, cette auto allemande peut aussi s’aventurer hors des routes goudronnée­s en toute tranquilli­té. Elle bénéficie même de vraies qualités tout-terrain, merci la transmissi­on intégrale permanente. Son assistant électroniq­ue de descente notamment lui évite les glissades intempesti­ves. Son hayon arrière dégage une large ouverture sur le coffre de 500 litres, dont la moquette anthracite n’est pas trop salissante. Elle accepte sans trop rechigner les sacs, les armes et les bottes crottées. Ce Porsche Cayenne passe avec aisance d’une autoroute à un sous-bois ou d’une route sinueuse à une réception chic. Le Cayenne Coupé se transforme en effet, à la demande, en carrosse distingué. Il tient dignement son rang devant une demeure béarnaise ou un manoir normand…

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