Chasses Internationales

Stanislas Gastaldi

- propos suscités par Éric Lerouge

À90 ans, cette maison a préservé sa virtuosité et son goût du beau. Invité par son directeur général, je découvre sous les verrières à Suresnes dans l’ouest parisien, les staffeurs qui sculptent le plâtre comme aux premières heures de l’ornementat­ion. Versailles, Le Bristol, des hôtels particulie­rs, des appartemen­ts, les boutiques Cartier…, la décoration est un art à part entière.

Qu’est-ce que la chasse représente pour vous? Est-elle un acteur de la vie rurale?

La chasse incarne des valeurs, la tradition, un partage, des échanges, une conviviali­té. J’ai une nette préférence pour le gibier sauvage. Il est d’une complexité supérieure à celui des chasses de représenta­tion qui m’animent moins. J’aime aller débusquer l’animal depuis toujours. J’ai grandi avec des bottes aux pieds. Mon père m’a transmis ce goût pour la nature dans l’eure. J’ai des souvenirs mémorables de passées à Keremma (dans le Finistère Nord), avec des Waders dès 8 ans, dans une eau à 2 °C, sous la pluie. Ils ont contribué à cette passion !

Le contact avec la nature est primordial, et je défends l’idée qu’il faut mériter son gibier. J’ai le sentiment que je ne partage pas seul cette conviction et que les chasses authentiqu­es et l’intérêt pour la quête et donc pour l’effort reviennent au-devant de la scène. La ruralité et les transmissi­ons des savoirs de père en fils forment un socle auquel de plus en plus de chasseurs adhèrent. Le confinemen­t a accéléré cet effet, il a poussé aussi les néoruraux hors de Paris. Nous les avons vus faire irruption à la campagne, leur vision du monde rural demeure très artificiel­le. Pour en revenir à la chasse, je suis un passionné au plus profond de moi-même. Je détiens les permis de chasse à tir, à l’arc, au piégeage, le brevet grand gibier, le diplôme de garde-chasse particulie­r… Je chasse en France principale­ment mais il m’arrive d’aller en Écosse, en Ukraine… Quel est votre avis sur les attaques dont elle fait l’objet?

Je pense qu’il y a un manque de connaissan­ces. La mauvaise presse autour de la chasse est due en partie au manque de communica

tion de la part des chasseurs eux-mêmes et à la désinforma­tion qui circule surtout sur les plateaux de télévision. Fort heureuseme­nt le monde de la chasse se réveille. Je salue l’action des influenceu­rs, chasseurs et Dianes, qui oeuvrent sur les réseaux sociaux. Ils se battent admirablem­ent pour que la chasse perdure. Pour ailleurs, Willy Schraen fait un travail exemplaire pour rétablir la vérité devant les caméras et aux micros des radios. Merci à lui !

La chasse est-elle en péril à vos yeux?

Je ne veux pas croire qu’elle le soit. Tous les acteurs auxquels je faisais référence sur les réseaux sociaux ont pris en main l’avenir de la chasse. Ils sont la première ligne face aux attaques dénuées de sens. La chasse doit renouveler son image. Certaines pratiques doivent aussi être revues comme celle aux tableaux excessifs, mais aussi certaines monterías, en Espagne, parce qu’elles apportent du grain à moudre aux opposants à la chasse.

Parlez-nous de votre parcours…

Je suis issu de la plus vieille famille de notaires en France, avec sept génération­s.

Mon parcours était tout tracé. Quand l’étude de mon père a eu quelques difficulté­s, il m’a donné le choix alors que j’avais commencé mon droit. J’avais 19 ans. Je me suis réorienté vers une école de commerce. Chaque été, pendant quatre ans, pour payer mes vacances et me faire de l’argent de poche, j’ai travaillé comme magasinier à l’atelier Mériguet-carrère, spécialist­e de peinture décorative et dorure, aujourd’hui première entité des Ateliers de France auxquels nous appartenon­s aussi. Le dirigeant m’a alors proposé de partir sur un chantier à Londres comme aide peintre. J’ai adoré le travail de restaurati­on autant que l’aspect transmissi­on des savoirs. J’ai appris tous les métiers de peinture et, en 2006, je suis rentré à l’atelier Louis Del Boca pour être métreur. En 2013, je deviens directeur de travaux et l’atelier me propose de partir aux Moyen-orient pour gérer des entités au Bahreïn, au Qatar et en Arabie saoudite toujours dans le même savoir-faire traditionn­el français en peinture, menuiserie, tapisserie et décoration d’intérieur. Je m’y suis installé pendant sept ans. Enfin, il y a deux ans, je suis revenu à Paris prendre la direction de Del Boca, en binôme.

Qui, en 1931, met sur pied Del Boca?

Louis Del Boca arrive d’italie en 1931. Il développe une première enseigne en maçonnerie et se fait un nom dans le ravalement de façades et la peinture. En tout, trois génération­s perpétuent le nom jusqu’en 2006, quand Atelier de France rachète l’entité. Nous sommes une PME, nous avons tous ici un degré d’exigence et d’implicatio­n afin que la qualité de notre travail soit régulière, demeure inchangée et réponde aux sollicitat­ions de nos clients. Nous défendons un savoir-faire traditionn­el.

Quel est votre périmètre d’action?

La restaurati­on, autrement dit la gypserie, représente à peu près 20 % de notre activité plâtrerie, le staff 70 % et le stuc (plâtre, chaux éteinte, poudre de pierre, liants, pigments) le

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France