Supplice des pales
La question de l’énergie est un sujet complexe, la transition énergétique est une question délicate. L’énergie est bon marché et elle devrait nous préoccuper bien plus qu’il n’y paraît. C’est parce qu’elle est accessible que nous en disposons à profusion, presque sans limite, que nous en sommes au niveau de confort et de technicité auquel l’humanité est parvenue. L’énergie nous a permis de transformer l’environnement et le monde. Nous sommes devenus des “Superman, pour de vrai”. L’allongement de l’espérance de vie en est le fruit direct. Jean-marc Jancovici – créateur du bilan carbone au sein de l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie–, au franc-parler et à l’expression claire, nous le fait constater.
Il y a trois siècles que nous avons commencé à passer des énergies renouvelables aux celles non renouvelables. À tous égards, nous sommes parvenus à un niveau de vie inégalé. Le retour rapide à des énergies renouvelables risque d’être extrêmement difficile, voire impossible. Les machines nous ont permis de surmonter tous les défis. La force humaine mécanique peut produire 10 à 100 kwh par an, alors qu’un seul litre d’essence fournit l’équivalent de 10 à 100 jours de travail de force d’un être humain. L’esclave antique n’est plus rentable face au prix de l’énergie qui fournit la machine et aux services qu’il est supposé nous rendre. Tout cela explique pourquoi nous consommons autant.
Si au XIXE siècle, le charbon a sauvé la forêt française qui aurait servi de carburant aux machines, sa consommation n’a jamais diminué dans le monde jusqu’à présent. Il fournit 40 % de l’électricité et le gaz 25 %. Les énergies rede nouvelables deviennent alors tentantes et l’éolien l’un des étendards des écologistes.
Le documentaire réalisé par Charles Thimon – Éoliennes: du rêve aux réalités, visible sur Youtube – est assez éloquent, la “méthode éolienne” serait un échec. En France, depuis la dernière guerre, le prix de l’électricité n’a cessé de diminuer. Cependant, en voulant favoriser l’éolien, des pays, à commencer par l’allemagne, puis la France, ont garanti un prix de rachat de l’électricité pour l’éolien et le solaire, supérieur à celui du marché. La “relance verte” est présentée comme un facteur de croissance, de diminution de la facture et de plus d’emplois. Quels mensonges! L’équation paraît assez simple. Ce qui nous permet de circuler librement, d’acheminer nos denrées, d’utiliser nos ordinateurs, de nous habiller, c’est l’énergie stockable programmable. Elle provient du système hydraulique, du pétrole, du gaz, du charbon ou du nucléaire. L’éolien et le solaire sont des énergies intermittentes et non programmables : pas de vent, pas de courant.
Par haine du nucléaire, les Allemands se sont rués sur l’éolien. Mais quand l’éolien s’arrête, il faut que le parc programmable prenne le relai. Ainsi, l’éolien peut être une source d’appoint (6 % en France) mais il ne permet pas supprimer le parc traditionnel. En arrêtant une partie de leurs centrales nucléaires, nos voisins ont rouvert des centrales à charbon et ont créé un gazoduc avec la Russie. Ainsi, les émissions de CO2 ont continué d’augmenter, à cause des centrales à charbon, parce que la création de parcs éoliens émet beaucoup de CO2, enfin parce que la consommation de gaz augmente pour garantir le programmable. On nous explique alors que le foisonnement éolien évitera les blackout. Mais l’australie, où 50 % de l’énergie est éolienne, en a connu cinq en une seule année. Résultat, comme l’espagne et l’allemagne, ce sont les centrales à gaz qui “gagnent” et que l’on construit à toute vitesse.
Enfin, comble d’un discours qui ne profite qu’aux vendeurs de vent, la puissance d’un parc éolien versus sa puissance distribuée est très décevante. Un parc éolien vit 2 000 heures par an, soit 25 % de sa puissance nominale. Un parc photovoltaïque est opérationnel environ 1 000 heures par an, soit 12 à 15 % de sa puissance nominale. Le prix de l’énergie ne fait dès lors qu’augmenter. Quant aux emplois créés… Tout cela est l’annonce d’un énorme échec qui n’a pas fait avancer d’un pouce la santé de notre planète. Aussi, comment nous, usagers de la nature, pouvons-nous laisser imposer des oukases par des technocrates qui se trompent, voire mentent ? Et s’ils se trompent sur des sujets qu’ils prétendent maîtriser, on peut imaginer qu’ils se méprennent sur ceux que nous défendons.
Mme la Ministre Pompili, de grâce, laisseznous nous occuper de nos forêts, de nos plaines et des animaux qui y vivent et allez suivre les cours de Jean-marc Jancovici qui nous présente un constat scientifique sans lequel notre Humanité ne pourra avancer avec justesse.
n