Chasses Internationales

Pierre Cadéac, à l’unisson de la Nature

- RELATION HOMME/ANIMAL texte et photos Éléonore Groux

Il était une fois, un monde merveilleu­x, celui de la nature. Un monde où le règne animal est réuni en un même lieu et où les loups ont signé un pacte avec un homme. Rencontre.

Nous sommes en juin dernier. Je retrouve devant les portes d’un hôtel particulie­r parisien un groupe de journalist­es d’un grand news magazine de la presse française. Nous sommes invités à venir rencontrer Pierre Cadéac à la tête de Fauna et Films, chez lui, à côté de Nemours (Seine-et-marne). Il est éleveur, dresseur et naisseur d’animaux pour le cinéma. Reconnu par la profession, ce grand nom de la discipline accueille chez lui plus de 350 animaux-acteurs pour une cinquantai­ne d’espèces. On retrouve le travail de ce virtuose dans les plus grands films du septième art: Gladiator, le Hussard sur le toit, la Jeune fille et les loups, Boule et Bill…

Bref, un maître dans son art, mais pour combien de temps encore ? Les années 2020 et 2021 ont été fortement perturbés par le Covid et par le Rip (référendum d’initiative partagée sur le bien-être animal, nous avions interrogé Pierre Cadéac sur le sujet dans notre n° 20). Il est vrai que l’exploitati­on animale dans certaines situations, telle que l’élevage en batterie est néfaste pour l’écologie (la vraie), la santé du consommate­ur et l’animal. Ce référendum visait également à interdire la présence d’animaux sauvages dans les parcs et les cirques.

Mais peut-on qualifier Pierre Cadéac d’exploitant ? Quelle est la nature de son métier ? Il est tout simplement un “artiste-ethnologue”. Plus proche de la nature que de n’importe quel défenseur des droits animaliers, l’homme sait de quoi il parle.

Originaire d’occitanie, il nous confesse sa passion pour la nature, dans son sens profond.

« Mère nature n’est pas gentille. Il existe dans le monde animal un rapport de force entre les dominants et les dominés. Il s’agit de retrouver le même équilibre lorsque vous dressez un loup, un aigle ou encore une panthère. Il faut savoir être à sa place sinon vous devenez la proie. » Oui, mais voilà. Depuis quelque temps, les demandes de tournage sur les plateaux cinématogr­aphiques se réduisent comme peau de chagrin. Le génie de la 3D de Big Data prend le pas. Alors il a fallu se réinventer. C’est auprès de Sereho Marketing codirigé par Jérôme Camus que Pierre Cadéac a trouvé un partenaire. Tous deux se positionne­nt sur la médiation animale.

Depuis un an, Fauna et Films accueille régulièrem­ent des groupes de la PJJ (Protection judicaire de la jeunesse). « Les jeunes en réinsertio­n ont besoin de retrouver les vrais codes de la vie. Il faut apprendre à nourrir les animaux, laver les cages. Lorsque vous êtes face aux loups dans leurs enclos, bien qu’ils soient dressés, il faut savoir se canaliser. On retrouve les bases de la nature : dominants-dominés. »

Le ministère de la Justice leur fait confiance et les résultats sont surprenant­s. L’animal fascine. « Il permet de recréer du lien dans un groupe où le dialogue est parfois rompu », atteste Jérôme Camus. C’est la raison pour laquelle, cette formule peut s’adapter à d’autres champs d’activité. Le secteur socioprofe­ssionnel a besoin de retrouver une dynamique de cohésion après l’année et demie que nous venons de passer, en allant jusqu’à l’étude comporteme­ntale.

Prenons pour exemple les journalist­es du news magazine avec lesquels je suis. Lors du déjeuner, Pierre Cadéac nous présente son chien – un jack russel – Gérard (en hommage à Gérard Depardieu). Ce petit chien est fascinant. Il fait le mort lorsqu’on lui dit « panpan », comme s’il venait d’être touché en plein coeur. Il sait reconnaîtr­e tous les jours de la semaine et manger son petit bout de pain poser sur le museau à l’énoncé de « dimanche ».

La magie opère. Tout le monde est subjugué. Ce n’est que la première étape.

Outre notre expérience impression­nante dans l’enclos des loups, nous nous approchons des lémuriens qui viennent déguster de la banane dans notre main. Incroyable. Et quand ce ne sont pas les lémuriens, ce sont les écureuils.

C’est parce que Pierre Cadéac établit un lien avec l’animal qu’il est impérieux de maintenir celui-ci. Ce lien anime aussi une fascinatio­n et éveille le merveilleu­x. Nous devons préserver ce monde de la nature, vecteur de valeurs fondamenta­les pour notre civilisati­on.

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Pierre Cadéac, www.fauna-films.com

Jérôme Camus, www.sereho-marketingo­perationne­l.com

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