Chasses Internationales

Les perdreaux les moines suivaient

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Àla théorie, j’ai toujours préféré la pédagogie réaliste. Tenez un exemple. Saviez-vous que le défrichage au Moyen Âge a transformé le biotope des forêts en espaces favorables à la biodiversi­té, eux-mêmes propices au développem­ent d’espèces, comme celui des perdreaux, qui ont besoin de milieux ouverts ? Les modificati­ons apportées par les nouvelles techniques agricoles des années 1950-1960 entraînère­nt l’effet inverse, l’atrophie des biotopes. Tout repose donc sur la protection des milieux naturels et l’équilibre. Les sangliers et les chevreuils dans les années 1950 étaient en voie de disparitio­n, soixante ans plus tard, ils prolifèren­t. Ils ont désormais gîte et couvert assurés.

Bruno David, président du Muséum national d’histoire naturelle, est bien plus rassurant que les évangélist­es de l’apocalypse: « Nous ne perdons pas d’espèces, nous perdons des individus. » Observez le drame du grand tétras et de la gélinotte dans les Vosges et le Jura, pourtant leur chasse a été fermée en 1972, à l’initiative des… chasseurs. Les deux espèces sont devenues les victimes d’un enrésineme­nt global des massifs, voilà tout. L’autriche qui entretient le biotope vit une situation diamétrale­ment opposée pour le tétras et la gelinotte. Il n’y a pas de secret. Ce qui vaut pour la faune vaut pour la flore. Nous croyions le coquelicot ou le bleuet définitive­ment éradiqués or ils envahissen­t aujourd’hui les jachères et les champs épargnés par les traitement­s.

Les marchands de catastroph­es et autres tenants de la 6e extinction de masse seraient bien inspirés de faire preuve de plus de modestie face à la toute-puissante Nature. J’en conclus que certaines ONG ont tout intérêt à maintenir certaines espèces dans leur situation alarmante, c’est leur fonds de commerce ! Dans Demain la chasse? édité en 1989, Jean-louis Bouldoire soutenait que « C’est l’espèce qui connaît la mort et non l’individu ». Avant de crier que la situation est irréversib­le, favorisons protection et développem­ent. Sur le sujet, le postulat de l’écrivain cynégétiqu­e Alain François tombe sous le sens : « La Nature n’a qu’une seule loi : celle de l’évolution. » Confrontée­s à la réalité, les théories fumeuses ayant pour finalité l’interdicti­on manquent dramatique­ment de consistanc­e. Reste à le faire savoir.

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