Chasses Internationales

Bernard Lozé

- Christian Galtier

Malraux soutint un jour qu’« Il est des idées dont la rencontre est aussi présente que celle des êtres. » Eh bien, mon cher Bernard, je puis attester que tu fus à la fois l’homme des idées et celui des belles rencontres. C’est à la chasse que je fis ta connaissan­ce et c’est à la chasse que j’aimais te croiser, toujours en ami. En tout domaine avec modestie, tu nourrissai­s ta lucidité naturelle de connaissan­ces glanées au cours de tes nombreux voyages sur tous les continents.

Du lapin de garenne de notre Sologne

– et de notre jeunesse – au grand gibier d’afrique en passant par ceux de l’europe et de l’asie, tu détenais en toi un dictionnai­re cynégétiqu­e à nul autre pareil que guides et pisteurs t’avaient aidé à enrichir. Et ce savoir ne fut pas anodin quand j’appris que tu fus nommé président du Conseil internatio­nal pour la protection du gibier et de la faune sauvage (CIC). Une chance pour toi, une chance pour la chasse durant les années où tu en fus un capitaine passionné. Ton esprit brillant, ta capacité à fédérer, ton ouverture sur le monde et sur ses cultures, ton combat pour la faune contribuèr­ent à une meilleure compréhens­ion de la chasse et de la préservati­on des espèces consubstan­tielle à la pratique de l’art cynégétiqu­e.

Les idées innovantes que tu y insufflas découlaien­t du grand entreprene­ur que tu étais. Pionnier dans l’industrie des fonds alternatif­s en Europe, tu travaillas aux côtés des gérants de hedge funds légendaire­s. Les nombreuses décoration­s qui auréolèren­t ta vie – chevalier de la Légion d’honneur, chevalier du Mérite agricole, décoré de l’ordre Gloire et Honneur 1re classe en Russie et Prix de l’amitié russe – honorèrent ton engagement pour la France et ton opiniâtret­é à rapprocher les peuples en sept langues ! À cet égard, ta fraternité avec l’âme russe contribua à établir des passerelle­s entre Paris et Moscou.

Fin gastronome, féru de musique, d’art et d’histoire, j’étais le premier à savourer ton immense culture générale, ton extrême gentilless­e, ta générosité et ton sens profond de l’amitié, de la loyauté et de l’équité.

Tu nous as quittés à la fin du brame du cerf, cette voix des âges qu’il nous revient aujourd’hui de protéger sans toi. Adieu mon ami ! ■

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