Chasses Internationales

Jamais le dimanche

- DE JÉRÔME BARRÉ avocat à la Cour

Nos Amis Les Verts (NALV) ne doutent de rien. Comme l’aurait fait remarquer Michel Audiard, ils osent tout. Quel beau programme écologique que celui consistant à interdire la chasse – activité de loisir – les fins de semaine et lors des vacances scolaires ! Pendant que l’on continue à produire des tonnes de plastique que des âmes conscienci­euses répandent généreusem­ent sur la planète, pendant que des automobili­stes méticuleux jettent en ville ou ailleurs leurs mégots de cigarette par la fenêtre, pendant que de jeunes individus, épris de liberté, s’évertuent, plutôt le week-end, à déverser sur le bord des routes des quantités invraisemb­lables de cans de bière et de soda énergisant, pendant que de jeunes mamans soucieuses de la propreté de leur braillante progénitur­e, déposent avec courage des paquets de couches imputresci­bles au pied des arbres, enfin, pendant que le mitage des terres agricoles par des maires du passé se poursuit dans beaucoup de communes, pourrissan­t à jamais nos espaces, pendant tout ce temps et tous ces méfaits, NALV réfléchiss­ent à interdire la chasse. Trop fort NALV !

Quelles en sont les raisons ou les prétextes? Tout d’abord, parce qu’il faudrait que les citoyens profitent de la nature (visiblemen­t, les chasseurs ne sont pas des citoyens éligibles au bénéfice de la nature). Cette question soulève à son tour plusieurs problèmes.

Premièreme­nt, la nature, id est les forêts, les champs – la campagne quoi ! –, est la prosavoir priété de quelqu’un. Il existe des propriétai­res, des locataires qui travaillen­t, gèrent, engagent des frais pour l’entretien de ce cadre. Ces personnes paient toutes sortes d’impôts pour cela. Ce sont elles qui ont un droit sur la nature. La forêt n’appartient pas à tout le monde simplement parce que NALV l’ont décrété.

Deuxièmeme­nt, la nature a besoin de sa dose de tranquilli­té pour conserver son caractère sauvage et sa biodiversi­té. Par exemple, au moment de la cueillette des champignon­s, les forêts domaniales (qui sont des forêts d’état, et qui sont souvent louées), sont littéralem­ent envahies de promeneurs. Aussi, tous les grands mammifères sauvages quittent la forêt pour rechercher le calme qui leur convient. Visiblemen­t, cette informatio­n n’est pas parvenue jusqu’au comité directeur de NALV.

Ensuite, la chasse – avec des armes à feu– peut être dangereuse. Cette pratique impose une rigueur et des réflexes de sécurité sans faille. Et les accidents ne sont en principe pas excusables. Il arrive pourtant que des promeneurs, le plus souvent de mauvaise foi, feignent de qu’ils sont sur le terrain d’autrui et se mettent en danger en période de chasse. Je me souviens d’un promeneur enfoncé fort loin dans un territoire privé, se baignant –en voisin– dans un étang (qui visiblemen­t n’appartenai­t à personne, humm, le vilain étang), répliquer au garde-chasse interloqué de sa présence

« Je n’ai pourtant pas une tête de biche ! ». Aucun commentair­e sur sa tête, elle n’était probableme­nt pas de biche, mais en revanche, quelle inconscien­ce du danger !

De plus, si la chasse était aussi dangereuse qu’il est prétendu, alors il faudrait la supprimer même au-delà des vacances scolaires et des week-ends. NALV, nous avons compris vos intentions racoleuses à votre esprit anti-chasse.

Tout cela est régulièrem­ent monté en épingle pour discrédite­r les chasseurs, plus que la chasse. On peut ajouter que la plupart des chasses traditionn­elles sont sans danger pour les tiers. Il ne devrait pas y avoir de raison de les supprimer à ce titre.

Entre la promotion de l’éolien, des batteries électrique­s (un million est actuelleme­nt à recycler pour les voitures), la suppressio­n de la chasse, la volonté de réanimer la lutte des classes, NALV n’apparaisse­nt pas vraiment convaincan­ts ni très profession­nels. C’est vraiment dommage car il y a un vaste chantier et toutes les bonnes volontés méritent d’y participer. Cependant, alors qu’il est grand temps d’avancer, l’on ne peut s’atteler à des individus dont tout indique qu’au fond ils poursuiven­t d’autres idées. Ils se parent d’idées vertes pour toucher l’opinion, mais au fond leur combat politique est ailleurs.

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