Je n’irai pas au confessionnal!
j’ai péché père Jadot! C’est de ma très grande faute ! Je suis coupable de douter de la séquestration du gaz carbonique, je n’ai pas respecté la sainte Compensation carbone. J’avoue que je colporte un mensonge: le CO2 est indispensable à toute vie sur terre. J’ai doublement pêché en me demandant : ne sommes-nous pas en train d’acheter le carbone comme s’achetaient à une autre époque les indulgences dans la religion catholique ? Sur les 510 millions de kilomètres carrés de la Terre, les océans (71 % de sa surface) absorbent 25 milliards de tonnes de CO2 ; et la forêt (30 % de sa surface) 100 000 millions seulement parce qu’elle est réceptrice et émettrice à la fois. Même si nous doublons la surface des forêts, jamais nous ne rattraperons l’absorption des océans.
Je m’en veux de douter encore quand je me souviens que, le 19 juin 1997, Lionel
Jospin, alors premier ministre abandonna le projet de Superphénix. À l’arrivée au pouvoir de la gauche “plurielle”, les Verts réclamaient l’arrêt et le démantèlement de ce prototype, une centrale nucléaire dont le combustible nucléaire au plutonium provenait des “cendres” de la combustion de l’uranium enrichi des centrales classiques. En réalité, il recyclait les très fameux “déchets”. Lionel Jospin venait de réduire en “cendres” 9,1 milliards d’euros d’investissements.
Mea culpa. C’est encore Lionel Jospin qui nourrit ma défiance quand il signa l’arrêt de mort du canal Rhin-rhône, toujours sous la pression des Verts et de Dominique Voynet. Ce canal à grand gabarit visait à réduire la circulation des camions qui ont un lourd impact sur l’environnement.
Et, enfin, je m’en veux de poser un regard soupçonneux sur cette Europe qui a voté, pour son Pacte verte, une ligne de crédit de 1 800 milliards pour l’environnement, dont 30 % pour lutter contre le réchauffement climatique. Alors que la responsabilité de l’homme n’est pas attestée.
Non, je n’irai pas au confessionnal père Jadot. Je partage ce que dit Bert van Vondel, le navigateur hollandais : « Quelqu’un qui culpabilise est bon à manipuler. » Quand une minorité répand la peur dans l’opinion publique et influence nos politiques, je suis en droit de me demander si une nouvelle inquisition n’est pas déjà en place.
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