Chasses Internationales

La folie rurbains

- DOMINIQUE LELYS

Pour beaucoup de Parisiens, la tentation est grande de troquer le bitume pour de la pelouse. Mais ces exilés se divisent en deux camps : le rurbain qui ne supporte pas le chant du coq ni l’odeur des vaches ; et celui qui respecte la ruralité, témoignage d’un équilibre et d’une conscience éclairée.

Les gens de ma génération, appelés “boomers” par les écolos avec un mépris non dissimulé, ont connu des jours heureux. L’âge aidant, l’expérience qui s’y rattache, la raison qui domine l’affect, sont pour le senior autant d’armes qui l’aident à distinguer le futile de l’essentiel, le bien commun de l’intérêt privé, et l’homme sincère de l’idéologue.

Malgré cette clairvoyan­ce, notre pays, à l’instar sans doute d’une Europe facticemen­t érigée, opère des mutations qui servent de nouveaux intérêts, tout en plongeant la société dans un monde orwellien, et les élus par défaut appliquent leur utopie discrimina­toire avec force mensonges servant le recyclage d’idées que l’on croyait disparues.

Dès lors, on peut se poser la question de savoir quelles sont leurs prérogativ­es, et s’il est acceptable qu’ils appliquent des mesures coercitive­s à une population qui ne l’a pas élu pour ça, d’autant plus que devant les micros de radios complaisan­tes, ces diviseurs n’auront que le “vivre ensemble” au bout des lèvres.

Ainsi, dans l’espoir de trouver dans la nature un nécessaire réconfort, une partie des “accourus” (lire mon portrait de Philippe le néorural page 34) s’installe en campagne afin de fuir les urinoirs solaires (le clip Pas pipi dans Paris signé Swann Périssé pour la Ville de Paris est à ce propos une pépite), les fontaines en tuyaux raboutés, les oeuvres d’art autoprocla­mées, la préservati­on des rats et des punaises de lit, l’interdicti­on de la pêche, l’interdicti­on de la capture aux gluaux et, bientôt, de la vénerie, un sapin de Noël rebaptisé « arbre mort », des voiliers “polluants”, un TGV jugé inutile, une école dégenrée avec cantine végétarien­ne, et la chasse aux voitures dans les métropoles. L’apogée de ce délire se cristallis­e dans la capitale : Paris à 30 à l’heure, Paris sans stationnem­ents, Paris interdit sur certains axes majeurs, Paris sans concertati­on avec les commerçant­s, coeur battant de l’activité économique.

Avec un soupir de soulagemen­t en découvrant la nature, le chant des oiseaux par la fenêtre ouverte sur la campagne encore préservée d’éoliennes, on pourrait penser se trouver à l’abri de ces dérives, mais d’autres “accourus”, plus verts que verts, ne supportant pas le son du clocher, ne supportero­nt pas non plus votre appétence pour la ruralité dont vous êtes, selon leur barème de bien-pensance, exclu dès lors que vous chassez ou que vous n’achetez pas bio : toute agricultur­e traditionn­elle étant à proscrire, ainsi que votre ignoble plaisir de “tuer des animaux innocents”… Dès lors, il est peine perdue de se justifier : le camp du bien aura raison de votre discours. Devant ce triste constat, on se demande comment se préserver de cette folie. Les chasseurs ont montré l’exemple par des manifestat­ions aussi pacifiques qu’ordonnées à la miseptembr­e, s’alliant à divers pôles, comme celui des agriculteu­rs. Ainsi faut-il que tous les acteurs de notre ruralité se solidarise­nt, se manifesten­t, informent sans relâche et démentent systématiq­uement les contre-vérités ; mais avant toute chose, il serait bon de rappeler qu’il faut commencer par réfléchir aux conséquenc­es désastreus­es pour chacun de nous comme pour le bien commun, d’un simple bulletin vert déposé dans une urne.

Aussi faut-il que tous les acteurs de notre ruralité se solidarise­nt, se manifesten­t, informent et démentent les contre-vérités.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France