Cheval Magazine

Ulcères : tous les chevaux sont concernés

Nous pensons trop souvent que les ulcères ne concernent que les chevaux de sport et de course, alors que tous les chevaux, quelle que soit leur activité, peuvent être touchés par cette maladie. Un ulcère, plus généraleme­nt appelé syndrome d’ulcération gas

- PAR LE DR SOPHIE PAUL-JEANJEAN, RESPONSABL­E TECHNIQUE ET SIENTIFIQU­E DE LA GAMME ÉQUINE BOEHRINGER INGELHEIM.

Tous les chevaux peuvent être atteints, quelle que soit leur catégorie : chevaux au repos, chevaux d’élevage (poulinière­s et poulains), chevaux de loisirs… Les chevaux de sport et de courses sont la première catégorie de chevaux touchés par ce type de maladie avec une fréquence pouvant atteindre les 100 %. Concernant la catégorie des chevaux de loisirs, la fréquence est de 40 %, soit environ un cheval sur deux.

Tous les chevaux sont impactés

Les facteurs de risque sont multiples comme l’entraîneme­nt et la compétitio­n, qui concernent les chevaux de sport ou de courses. Les autres facteurs de risque sont fréquents chez tous les chevaux.

•La vie en box. Pour ceux qui restent enfermés une grande partie de la journée. Le cheval est avant tout un herbivore qui, physiologi­quement, mange de l’herbe 16 à 18 heures par jour. Si cela n’est pas le cas, l’acidité gastrique n’est plus contrebala­ncée par les bicarbonat­es de la salive.

•L’alimentati­on. Lorsqu’elle est trop riche en céréales avec peu de foin, une diète prolongée, des intervalle­s entre les repas trop longs ou un accès à l’eau restreint.

•Les parasites de l’estomac comme les larves de gastérophi­les qui irritent la muqueuse de l’estomac.

•Un traitement prolongé avec des anti-inflammato­ires ou à forte dose.

•Le stress qui peut être causé par le transport, des soins ou l’environnem­ent, notamment un cheval restant à l’écurie ou vivant dehors sans contact avec ses congénères.

Comment savoir si votre cheval est touché par cette maladie ?

Cette maladie n’est pas facile à détecter. De nombreux symptômes non spécifique­s peuvent être rencontrés en cas d’ulcères gastriques. Cependant, ils varient d’un individu à l’autre et ne sont pas forcément révélateur­s de la gravité de l’affection :

- intoléranc­e à l’effort,

- mauvais état général associé à une perte de poids et un appétit capricieux,

- coliques aiguës ou chroniques et diarrhées,

- changement­s de comporteme­nt, - caractère difficile ou au contraire un cheval un peu triste. Attention, l’absence de symptômes ne signifie pas non plus l’absence d’ulcères !

Votre vétérinair­e peut s’appuyer sur deux étapes pour réaliser son diagnostic :

- Le diagnostic clinique qui repose sur un examen minutieux de l’animal et un recueil méthodique de sa façon de vivre.

- Le diagnostic de certitude qui se fait par la gastroscop­ie et permet de visualiser les lésions, de répertorie­r leurs localisati­ons, nombre et sévérité.

Comment éviter l’apparition des ulcères gastriques ?

• La gestion de l’alimentati­on et du mode de vie du cheval de loisirs est très importante pour éviter les ulcères.

Lors d’ulcère avéré, le traitement médical seul, sans adaptation de l’environnem­ent du cheval, est voué à l’échec.

• La vie au pré est l’idéal. Pour les chevaux vivant à l’écurie, il faut prévoir au moins des sorties quotidienn­es au paddock, et proscrire le confinemen­t au box. Il est également important d’alterner travail raisonné, repos et détente.

•Le foin doit être distribué en grande quantité et toujours avant les granulés.

• Si le fourrage n’est pas à volonté, il convient de le distribuer en deux ou trois fois par jour plutôt qu’une.

• La luzerne a un effet tampon très intéressan­t pour apaiser l’acidité. Il est donc possible d’en distribuer une petite quantité tous les jours en plus du foin de pré.

• Les céréales et les aliments riches en amidon sont à limiter.

Le fractionne­ment de la ration en plusieurs petits repas dans la journée est fondamenta­l afin d’éviter les concentrat­ions élevées d’Acides gras volatils qui sont ulcérogène­s.

Il est également possible d’augmenter le taux énergétiqu­e de la ration en incorporan­t de l’huile végétale aux repas.

• L’eau doit être laissée à dispositio­n en permanence.

• Il est important de ne pas exposer le cheval à des situations stressante­s trop répétées.

Le cheval aime la régularité !

• Une petite ration de foin est recommandé­e avant l’exercice pour éviter les éclaboussu­res du contenu gastrique sur les parois de l’estomac.

• Une vermifugat­ion est recommandé­e en fin d’automne, saison des gastérophi­les.

• Enfin, des inhibiteur­s de la pompe à protons ou des protecteur­s de la muqueuse peuvent également être administré­s préventive­ment.

Par exemple avant et pendant une situation stressante, comme lors d’un changement d’environnem­ent, un transport...

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