Faites vos gammes sur de petites hauteurs
Voici deux exercices simples que Timothée Anciaume effectue souvent avec ses chevaux et aime proposer à ses élèves. C’est parti pour une leçon particulière avec Timothée et Darwin de Mars.
Exercice 1 Contrôler les épaules
Le dispositif : Un couloir de barres au sol.
Le concept : Après la détente, il faut prendre possession du contrôle des
épaules du cheval. « Ce que le cavalier doit rechercher, c’est avoir un cheval bien droit, ayant ses épaules devant ses hanches. Pour y parvenir, il y a bien sûr un travail aux deux pistes à faire, mais sans rentrer là-dedans, voilà un truc simple à faire au pas et au trot. C’est un excellent exercice pour le cavalier qui cherche à optimiser ses courbes en sortie de ligne. »
Le tracé : Travailler sur un petit huit de chiffre.
Les exigences : « Il faut dessiner un cercle bien rond. Le cheval, légèrement incurvé, doit se tenir en équilibre, c’est-à-dire qu’il ne se couche pas à l’intérieur du cercle, ni ne s’en éloigne. On est déjà en plein dans le contrôle des épaules du cheval puisque cet exercice le fait balancer de l’une sur l’autre. »
Les conseils : « Entre les deux cercles, la présence du couloir de barres, permet de remettre son cheval bien droit avec un contact sur les deux rênes, ses épaules sont tenues, pour préparer correctement l’incurvation à l’autre main sur le deuxième cercle. L’exercice est simple mais la matérialisation de ce couloir oblige davantage le cavalier à mieux dessiner son tracé. Pour de jeunes chevaux commencer avec un couloir plus long en plaçant deux barres de chaque côté, sera éducatif. Dans ce cas, on songera également à faire de plus grands cercles avant d’y entrer et en sortie. »
Démonstration :
Incurvation sur un cercle à main gauche, cheval bien orienté… (1).
Puis bien droit dans le couloir sur quelques foulées pour, à la sortie, préparer… (2). L’incurvation sur un cercle à main droite, et on recommence plusieurs fois aux deux mains. (3 et 4)
Bon à savoir :
Cet exercice peut évidemment s’effectuer au galop mais cette allure implique un changement de pied, un élément technique supplémentaire, on se contente ici du pas et du trot.
Exercice 2 Et à l’obstacle ! L’exercice à suivre s’inscrit dans la continuité du précédent. Il s’effectue au galop.
Le dispositif : Deux soubassements étroits (1,50 m maxi) distants de 20 mètres et oreillés chacun par deux barres au sol.
Le concept : « Ce dispositif a deux avantages. Le premier est qu’il se compose de deux éléments qui rappellent un soubassement d’obstacle, ce qui va familiariser le cheval à des formes, des couleurs. Le second est qu’il a peu de front, c’est un directionnel, et demande encore une fois au cavalier un véritable contrôle des épaules, car il y a beaucoup d’espace de part et d’autre. »
Le tracé : Travailler sur un grand huit de chiffre.
Les exigences : « Il y a deux objectifs. Être bien en ligne, donc de la rectitude, avec un tel profil c’est une nécessité, et avoir une régularité dans le galop. Il faut venir sur la ligne dans le calme. J’ai opté pour une distance correspondant à six foulées entre les deux. Je n’envisage pas des transitions dans l’allure mais au contraire d’avoir un galop qui reste le même. »
Démonstration : Au premier passage Darwin de Mars, inquiet de ce nouvel environnement (la présence du photographe, ndlr) saute le premier directionnel en se déportant nettement sur sa droite. Timothée profite des six foulées pour le remettre en ligne, et le bai saute le second plan droit et au milieu.
Les passages suivants sont parfaits. Darwin, tel un métronome, s’est installé dans un galop de travail un peu fermé, mais non rassemblé.
Avec un cheval au galop plus ouvert, et sans modifier la distance, on peut placer cinq foulées sans problème.
Les conseils : « Pour débuter l’exercice, notamment avec un cheval qui n’en n’a pas l’habitude, je préconise de placer une barre au sol de part et d’autre du directionnel. Cela va l’aider à matérialiser là où il doit aller. Après plusieurs passages corrects, vous pouvez enlever ce couloir, et rien ne doit changer pour le cheval et son cavalier. »
Exercice 3 Réactivité et souplesse Pour terminer la séance, Timothée vérifie sur une combinaison que le cheval a bien assimilé les exercices précédents, une espèce de preuve par trois.
Le concept : « Dans le premier exercice, avoir le cheval dans le couloir des aides (mains/jambes ndlr), dans le deuxième exercice, vérifier entre les directionnels que l’on contrôle longitudinalement son cheval, par sa régularité. Dans le troisième, je recherche la réactivité dans le mouvement, donc la souplesse. »
Le dispositif : Trois sauts de puce sur de
Les exigences : « Le cavalier amène tranquillement son cheval bien droit et au milieu. Ici on sollicite sa réactivité, parce que c’est une succession de mouvements où on lui demande de bien plier son corps. »