Cheval Magazine

Stager, pour éviter de stagner !

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Ce pourrait être un slogan des Écoles Françaises d'Équitation ! Quoi qu’il en soit, cette formule doit, dans l’esprit de beaucoup d’entre vous, faire écho à une aspiration pressante, d’autant que les vacances de Pâques sont en ligne de mire. Certes, présenté ainsi, c’est aborder le vaste thème du stage par le petit bout de la lorgnette, car il ne rime pas systématiq­uement, excepté pour les plus jeunes, avec période de congés.

D’une manière générale des stages, il s’en déroule toute l’année, toutefois lorsqu’ils reposent sur la participat­ion de champions ou de coachs de grand renom, ils ont fréquemmen­t lieu l’hiver, ce qui coïncide avec la trêve des concours (voir le stage de dressage avec Anne-Sophie Serre, p. 58). En revanche, le printemps qui approche est plus agréable pour les adeptes de l’équitation de pleine nature. Les stages sont d’une grande diversité, c’est fabuleux, il y en a pour (presque) tous les publics. Vouloir en dresser la liste et la typologie exhaustive­s à l’échelle de notre pays riche de plus de 9 000 structures est mission impossible. En revanche, vous donner un cadre, vous indiquer quelques pistes à suivre, bref produire de l’informatio­n pratique, c’est notre rayon !

Le stage ? C’est pour tous !

Quel qu’il soit, un stage est un temps pour se former, apprendre, se perfection­ner. À chaque équitant de placer le curseur où il l’entend en termes d’exigences. Exigences sur le plan technique pur, exigence quant au lieu et les prestation­s qu’il propose, exigence quant à la brièveté, ou au contraire, la durée du stage, etc. Tout est question de disponibil­ité en temps mais aussi en vitesse d’assimilati­on, d’appropriat­ion de nouveaux acquis, il y a toujours possibilit­é, tant ils sont nombreux, de trouver un stage qui respecte votre rythme et votre budget ! Sur ce dernier point les dirigeants de structures ont tout compris, aussi quitter un stage en ayant le sentiment « d’en avoir eu pour son argent » est la norme. Qui dit stage, ne dit pas forcément temps dédié à des cavaliers débutants, moyens ou confirmés, en effet le concept du stage offre aussi à des néophytes l’occasion d’une complète immersion dans l’univers équestre. En cela le stage est-il sans doute plus efficace qu'une initiation à la faveur de quelques heures de leçon prises par-ci, par-là.

Le stage a cela de merveilleu­x qu’il permet, dans des moments de doute, de repartir sur le bon pied et dans le bon sens. Ce n’est pas par hasard si votre club ou votre écurie en organise ou se propose de vous emmener dans une structure voisine qui en accueille un. Les établissem­ents déploient beaucoup d’efforts pour associer ces moments privilégié­s dans une atmosphère conviviale et détendue. Quelquesun­s d’entre eux les organisent horsles-murs, cavaliers, enseignant­s et cavalerie prennent pour l’occasion la clé des champs et/ou le bord de mer le temps d’un long week-end, voire d’une semaine, de manière à ce que le clivage « enseignant­s / enseignés » soit en partie gommé, sans pour autant que la moindre confusion ne s’instaure, chacun sachant qui est qui, et sans perdre un instant de vue l’objectif vers lequel tend chaque protagonis­te.

Quitter sa bulle

Tous les stages sont bien. Même si le cavalier peine à en mesurer les bienfaits, il en ressort changé. Ce peut-être un peu, beaucoup, ou totalement, mais changé, de même pour son cheval si ce dernier y a pris part. C’est la raison pour laquelle les stages ont autant la cote et apparaisse­nt comme étant des passages obligés, ils font office de bilan de compétence­s. Faire un stage c’est sain, c’est avoir le courage de sortir de sa zone de confort, laquelle finit souvent par être synonyme de ronron, un terreau propice à la régression. Pour en tirer ce bénéfice maximum, encore faut-il savoir choisir son stage en déterminan­t son objectif. Il existe des stages pour tout, mais il n’y a pas tout dans un stage ! Est-ce pour progresser dans votre discipline ? Pour en découvrir une autre ? Pour éprouver votre mental ou pour être davantage en communion avec l’équidé ? Un stage de sophrologi­e n’a pas vocation à vous permettre de soigner l’abord d’un oxer ou la préparatio­n d’une pirouette au galop, a contrario un stage axé sur le travail à l’obstacle, n’a pas pour finalité de vous donner des clés pour canaliser votre émotivité, surmonter vos doutes. La règle d’or est de recueillir l’avis de votre enseignant, son conseil est précieux. À noter que d’impliquer celui-ci dans votre démarche est pertinent car au-delà de vous guider dans le choix du stage, la cerise sur le gâteau c’est qu’il puisse y assister. C’est évidemment plus simple à envisager si le stage a lieu dans votre club. Pourquoi est-ce le top ? Parce que de cette façon l’enseignant, votre stage terminé, pourra

plus facilement prendre le relais et vous aider à appliquer au quotidien ce que vous aurez appris, et l’enrichir. À défaut les effets du stage peuvent se diluer dans le temps, c’est dommage.

L’embarras du choix

Détaillons davantage ce large spectre dans lequel vous retrouvez certaineme­nt une, voire plusieurs de vos aspiration­s actuelles. Si votre but est d’effectuer de vrais progrès en dressage, il faut y consacrer le temps requis. Sur ce point les coaches sont unanimes, comptez au moins trois jours. C’est ce dont un technicien a besoin pour faire un point sur votre bagage technique et celui de votre monture. En cela le stage d’un jour poursuit un autre but, celui de mettre en évidence là où vous (et votre cheval) en êtes à un instant T. Vous repartez avec des pistes de travail, genre « devoirs à faire à la maison », le coach ayant identifié les points à améliorer. Si vous êtes un fondu de complet, envisager un stage chez un cavalier de dressage est vraiment malin, d’autant que, de plus en plus, tout se joue sur le plat. Si vous débutez, quoi de plus pertinent que de lorgner sur un stage de voltige même si votre but ultime est de sauter des barres, de faire de l’endurance, du reining ou du western ! Pourquoi ? Parce que voltiger c’est souverain pour se mettre en selle, avoir de l’assiette, donc du liant, et moins toucher à la bouche ! Même si vous êtes un sacré cavalier, c’est un choix de stage à retenir. Regardez Marcus Ehning, il a intégré la voltige dans son programme d’entraîneme­nt. Comprendre son cheval est un véritable vecteur de progressio­n dans sa pratique équestre, ici vous opterez soit pour des stages d’équitation éthologiqu­e, soit de biomécaniq­ue. Les premiers sont organisés par des opérateurs reconnus par la FFE, et détenteurs d’une méthode qui a fait ses preuves (voir la suite du dossier), ils sont présents dans toutes les régions. Les seconds se cristallis­ent sur le comporteme­nt du cheval en mouvement et sa locomotion, vous y apprendrez bien des choses à propos de son système locomoteur et sur ses applicatio­ns en équitation. Quelle que soit votre manière de l’aborder, le stage est un extraordin­aire moyen de découvrir et d’apprendre de nouvelles choses, d’éprouver de nouvelles sensations à cheval. Comment le trouver ? Le bouche-à-oreille reste un bon moyen, les réseaux sociaux constituen­t eux aussi un bon vecteur de promotion. Dans les pages qui suivent vous trouverez des témoignage­s d’élèves, d’enseignant­s et quelques lieux incontourn­ables organisant des stages allant des baby-cavaliers à ceux dédiés à des cavaliers visant des performanc­es sportives de tous niveaux. Bonne lecture et bon stage !

Le stage a cela de merveilleu­x qu’il permet, dans des moments de doute, de repartir sur le bon pied et dans le bon sens.

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Stage avec le champion de concours complet William Fox-Pitt : avant de sauter on révise ses gammes sur le plat.
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Le stage est une occasion rêvée de découvrir d’autres discipline­s.

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