Mon cheval dérobe
La dérobade est une faute qui a le don d’agacer les cavaliers car généralement, ils la sentent venir de loin. Votre cheval a une fâcheuse tendance à prendre la tangente à l’abord d’un obstacle et vous ne savez plus quoi faire ? Voici quelques pistes pour
Pourquoi diable Pompon a-t-il la manie de passer à côté des chandeliers ? Cette mauvaise habitude fait rager votre enseignant, qui préfère généralement assister à un refus plutôt qu’à une dérobade. La réponse est plurielle, cependant cela peut être dû à un problème d’équilibre. À l’obstacle, le galop est soutenu et il est possible que le cheval désengage les postérieurs et reporte du poids sur ses épaules. Or pour sauter, il a plutôt besoin de reporter du poids sur ses hanches. Quand il n’arrive pas à atteindre cet équilibre propice à la phase ascendante, il « charge » ses épaules, accélère, et « emmène » littéralement son pilote hors des fanions. De quoi décontenancer le cavalier, qui sent souvent la faute arriver.
La première chose à faire après une dérobade est de vérifier que votre monture est bien en équilibre. Comment le savoir ? S’il est léger dans son avant-main et qu’il se déplace avec aisance, vous êtes sur la bonne voie. Par exemple, quand vous pouvez faire une transition descendante, du trot vers le pas, en toute fluidité. Si vous bataillez, c’est que vous n’y êtes pas. Un bon
test consiste également à avancer vos mains vers la bouche du cheval, jusqu’à détendre complètement vos rênes lorsque vous êtes au trot ou au galop : l’attitude du cheval doit rester identique.
Une façon de fuir le problème
La gestion de l’équilibre est une bonne base pour éviter les dérobades. Mais comme souvent, la cause n’est pas unique. Un soubassement bleu pétant, des banderoles aux couleurs vives en bord de piste, un tracé approximatif ou encore un enchaînement trop dur pour Pompon sont autant de raisons de dérober. Gardez en tête également que le cheval a une excellente mémoire, en particulier en ce qui concerne les événements traumatisants. Sauter en étant totalement déséquilibré peut engendrer de réelles souffrances physiques, auxquelles il se soustrait en dérobant. C’est une façon de fuir le problème. Observez votre cheval. S’il répète ses crottins, que sa queue est plaquée et qu’il porte sa tête très haut, pas de doute : il est stressé. La décontraction doit alors être votre priorité, notamment en privilégiant le travail au pas. Et le problème de Pompon doit fréquemment son origine à une faute de la part du cavalier. Avant de le punir systématiquement, analysez la situation avec l’aide de votre enseignant. Un mauvais fonctionnement ou encore votre stress peuvent générer une séance très compliquée. L’impulsion, l’équilibre, la rectitude et la cadence sont les quatre paramètres de l’abord parfait. Difficile de tous les réunir, mais essayons de nous approcher de cet idéal. Alors concrètement, que faire pour éviter les dérobades ?
L’impulsion, l’équilibre, la rectitude et la cadence sont les quatre paramètres de l’abord parfait.
avril 2021 - n° 591 -
Le cavalier dessine un mauvais tracé
Une arrivée en zig-zag ou de biais n’aide pas à éviter les dérobades. Bien souvent votre cheval ou poney manque de rectitude, et ainsi d’impulsion. Imaginez conduire une brouette à un rythme d’escargot, elle va partir à droite et à gauche.
Si vous accélérez le pas, vous irez droit. C’est la même chose à cheval ! À condition de conserver de l’équilibre, il ne s’agit pas d’arriver au galop ventre à terre. Gardez bien vos jambes toniques, pensez à avoir un regard lointain pour anticiper
Le cheval se décale
Pompon part d’un côté, à tel point qu’il finit par passer à côté du chandelier… Lorsqu’il se décale, le cheval modifie sa trajectoire, ce qui peut causer soit une dérobade soit un mauvais saut car il va pousser davantage sur un postérieur au lieu d’utiliser les deux au moment de la poussée. Concentrez-vous pour ressentir si vos actions de mains et de jambes sont bien symétriques, cela peut avoir une incidence sur sa trajectoire et son équilibre. Votre enseignant peut vous aider à détecter ce problème. Une fois votre symétrie vérifiée, vous pouvez agrémenter votre espace de travail afin de faciliter la tâche de Pompon : couloir de barres au sol, plots à l’abord et à la réception, barres en oreilles (posées sur chaque chandelier pour encadrer l’obstacle, voir photo ci-contre), positionner l’obstacle le long de la piste, etc. votre tracé, à suivre le mouvement des épaules du cheval avec vos propres épaules sur un couloir de rênes tendues. Si le problème demeure, aidez-vous de plots ou de barres au sol et commencez par travailler sur des obstacles le long de la piste.
5 Le cavalier manque de confiance
Qui de Pompon ou de vous n’a pas confiance pour franchir ce satané obstacle ? C’est l’oeuf ou la poule. Si le cheval a l’habitude de dérober, il va être difficile pour vous d’aborder sereinement votre obstacle, en étant à la fois déterminé et décontracté. Pompon, en fonction de son mental, peut « absorber » vos inquiétudes et finir par douter, surtout s’il sent que vous êtes contracté. La bonne option peut être de monter un cheval franc pour se remettre en confiance et mettre un cavalier guerrier sur votre Pompon. Le temps que tout le monde reparte sur des bonnes bases. Vous pouvez aussi passer des soubassements à pied, en longe si cela pose problème, baisser les hauteurs… Régresser d’abord pour mieux progresser ensuite !
6 Le cheval dérobe systématiquement
La dérobade peut arriver ponctuellement, notamment chez les jeunes chevaux, auxquels il faut prendre le temps de montrer les différents profils. Mais il y a de quoi s’inquiéter si elle devient systématique, tout comme le refus. Ce n’est sans doute pas dû au seul mauvais caractère de votre partenaire, il y a peut-être une douleur quelque part (une queue qui fouaille beaucoup doit par exemple vous alerter). Vérifiez son matériel pour être sûr que rien ne le blesse et faites un bilan vétérinaire.