Cheval Magazine

Au secours des poulains orphelins

Depuis plus de quatre ans, une associatio­n trouve des mères adoptives aux poulains orphelins à l’aide d’une plateforme en ligne. Une démarche solidaire en pleine expansion grâce à la société Husse France. PAR DELPHINE GERMAIN.

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Trouver des mères à des poulains orphelins. Telle est la bonne idée de Nathalie Hanriot. En 2016, cette éleveuse de quarter horse a dû gérer la perte d'une poulinière atteinte d'une tumeur au pancréas. « Elle est partie en quelques jours, je me suis retrouvée avec un orphelin de dix jours. La seule possibilit­é immédiate est d’élever le poulain au biberon, ce qui peut être éprouvant et coûteux. », se souvient-elle. Avant d'ajouter : « Et source de problèmes plus tard en grandissan­t. On peut se retrouver avec un cheval trop proche de l’homme au débourrage. C’est alors que j’ai eu l’idée de créer une plateforme d’échanges afin de trouver des poulinière­s pour les poulains orphelins. Ce qui permet de sauver les petits et d’aider les juments en difficulté, à qui on doit chimiqueme­nt arrêter la lactation. » C'est ainsi qu'est née SOS poulains, il y a près de cinq ans.

Une plateforme d’entraide solidaire

Ce genre de plateforme était - et demeure - unique en son genre. « J’ai fait appel à un ingénieur en informatiq­ue parce que nous avons dû créer le processus de gestion des annonces. Nous avons mis deux ans à finaliser le site internet qui a vraiment démarré en 2018. La principale difficulté a été de trouver un système de gestion en temps réel. Le principe est de savoir tout de suite si une jument est disponible ou non. »

SOS poulains s'adresse à tout type de chevaux et tout type d'éleveur, des grosses écuries de course aux amateurs, des chevaux de traits aux poneys miniatures, et surtout, le service est 100 % gratuit ! La première année, 150 poulains ont été adoptés grâce à l'associatio­n, 250 la deuxième année et 356, la troisième, un beau succès et surtout une croissance exponentie­lle qui augure d'un bel avenir pour SOS poulains. Tandis que les poulains grandissen­t auprès de leurs mères adoptives, les propriétai­res, eux, trouvent réconfort et conseils auprès de l'éleveuse disponible via une hotline 24h/24 !

Un nouveau départ pour SOS poulains

Jusqu'à présent Nathalie Hanriot n'avait pas pris le temps de réellement communique­r autour de son projet. Afin de lui « donner des ailes », cette dernière a décidé d'offrir son associatio­n à Husse France (parmi d'autres candidats de reprise) : « Cette entreprise aura les compétence­s pour développer cette belle aventure, qui reste totalement novatrice et inédite. Elle saura également la porter à l’internatio­nal, des annonces sont déjà relayées en Belgique, en Suisse et au Luxembourg. », confiet-elle. Depuis le début de l'année, SOS poulains fait donc partie de la société Husse France, spécialist­e de l'alimentati­on des animaux domestique­s. Le principe reste le même : des annonces (dont la fiabilité est vérifiée en amont) en ligne et gratuites. « Le but est de sauver des poulains sans aspect mercantile, on est heureux de pouvoir réaliser une bonne action. », explique Mikaël Mendès, le p.-d.g. de la société. Ce n'est pas une première pour Husse, déjà impliquée en faveur de la cause animale, et qui apporte son soutien via différents partenaria­ts locaux avec la SPA. Avec près de 4 000 décès de poulains et de poulinière­s par an, il reste encore des vies à sauver !

« Le but est de sauver des poulains sans aspect mercantile, on est heureux de pouvoir réaliser une bonne action. »

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En 2020, 356 adoptions de poulains ont été recensées (202 en 2019), et ce n’est qu’un début !
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Nathalie Hanriot.

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