Cheval Magazine

Anne Pugnet

Femme de cheval accomplie, ancienne cavalière de CSO, éleveuse, Anne Pugnet est à la tête d’une petite entreprise de transport de chevaux connue et reconnue. Quatre millions de kilomètres au compteur et une passion intacte. PAR CHRISTOPHE HERCY.

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«La semaine prochaine j’ai un transport qui m’emmène dans l’Aude vers Castelnaud­ary. Une dame qui a acheté un cheval, que je dois amener en Suisse. », précise la patronne de TCG Pugnet. Ces derniers mois, l’activité a été correcte. « J’ai eu du Portugal en novembre, comme l’année précédente. D’octobre à décembre, j’ai beaucoup de particulie­rs ou des éleveurs dont j’emmène les chevaux en Normandie par exemple ». Toutefois, l’année écoulée se solde par une baisse sensible. « Les périodes les plus denses correspond­ent à celles où il y a des compétitio­ns. » En cela, 2020 est à marquer d’une pierre noire. Implantée en pays de Gex, aux confins du départemen­t de l’Ain, Anne est à un jet de pierre de la Suisse et au coeur de l’Europe, une situation enviable pour son activité.

Femme des années 80

« J’ai commencé en 1982 car les concours m’ont amenée à faire du transport. » Pendant une dizaine d’années, Anne, bien que mère de famille, se consacre de plus en plus au transport internatio­nal de marchandis­es, ce qui la contraint à quitter la maison plusieurs semaines quelquefoi­s. Pour Anne, la compet’ passe au second plan avant d’y mettre fin. En 1996, elle recentre l’activité autour du cheval. « Son développem­ent a été net lorsque je me suis équipée de très bons véhicules et neufs », offrant ainsi un gage de sécurité supplément­aire à ses commandita­ires. Sa flotte se compose d’un camion-remorque, impression­nant attelage pouvant embarquer jusqu’à 15 chevaux, et d’un petit camion « carrossé en 5,5 tonnes ce qui m’assure une charge utile de 2 tonnes », de quoi embarquer deux gros chevaux sans craindre la surcharge en cas de contrôle ! De ces années passées sur la route, des anecdotes, des péripéties, Anne en a au compteur. Comme le transport d’un cheval nommé Kookaï, quittant la Suisse pour l’ex-Yougoslavi­e, pays meurtri par la guerre, qui reste son plus long périple à ce jour. Anne le raconte en détail sur son site (www.tgcpugnet. com). Plus récemment, c’est en Sardaigne qu’elle a « déménagé » les chevaux des cavaliers-propriétai­res en provenance de la région d’Agen. Elle eut aussi des passagers plus inattendus, « des zèbres, des chameaux, que j’ai amenés de Suisse jusqu’à Bordeaux pour le cirque Grüss ».

Plusieurs fois le tour de la Terre

En une année Anne Pugnet effectue 100 000 km, soit près de deux fois et demie le tour de la Terre, ça commence à faire non ? Anne est au volant du poids lourd, avec ou sans sa remorque, ou de son fourgon deux places, près de 20 jours par mois. Le métier est rude, certes il permet de voir du pays, mais c’est loin d’être du tourisme. « C’est ma vie, je ne me vois pas arrêter. J’adore voyager, faire des rencontres, et on en fait sur la route ! Regarder les paysages qui changent tout le temps. Et puis gérer des chevaux différents, c’est intéressan­t. »

Quand elle ne les transporte pas à travers l’Hexagone ou l’Europe, Anne les élève. « J’ai quatre poulinière­s, trois selle français et une trotteuse. Cette année j’ai eu une pouliche sélectionn­ée pour Saint-Lô. »

En revanche le temps lui manque pour monter à cheval. Interrogée sur ses débuts équestres, elle s’exclame aussitôt : « Oh ! J’étais gamine ».

À Begnins, dans le canton de Vaud voisin, Anne fréquentai­t une petite écurie. « Ça n’existait pas les centres équestres par chez nous. » Des années plus tard, dans le haras que possédait son premier mari, elle dispensera à de jeunes cavaliers les rudiments de l’équitation, s’ensuivront ses années concours jusqu’au jour où Anne se mit à tailler la route...

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