Transporter son cheval : acheter ou louer ?
Si les modes de consommations tendent désormais à privilégier l’usage plutôt que la propriété, quand il s’agit de transporter son cheval, la donne est différente. Acheter ? Louer ? Acheter pour louer ? La rédaction a fait le point.
Àquoi bon investir dans un véhicule qui ne servira que quelques jours par mois, voire par an ? C’est la question qui se pose à une époque où l’on préfère louer une perceuse à son voisin plutôt que d’en acheter une, où il n’est plus nécessaire de posséder une voiture pour partir en week-end en famille. Sans entrer dans une analyse sociologique détaillée, ni un débat sur « l’économie du partage » ou « l’ubérisation de la société », il est indéniable que la digitalisation a fait irruption dans le monde équestre comme dans l’ensemble de la société et a chamboulé les pratiques. « À l’heure des Airbnb et des Uber, le secteur du cheval cherche à rentabiliser ses moyens et ses installations, notamment les plus coûteuses. En tant que particulier ou professionnel, rechercher facilement et à proximité une ressource pour une entreprise ou simplement une personne, pouvoir rentabiliser ses moyens en les mutualisant, est devenu possible avec les sites de partage désormais proposés », constate l’IFCE. En témoigne la plateforme collaborative Dadavroum, créée en 2016, qui permet la mise en relation entre les propriétaires de véhicules et les personnes à la recherche d’un moyen de transport pour leurs chevaux. Cinq ans plus tard, elle est toujours là, avec près de 400 vans et camions disponibles. De son côté, Horsicar, à peine plus récente, étend le service aux professionnels du transport et revendique près de 300 véhicules référencés. Avantages de ces types de location via une plateforme : un coût raisonnable et des formalités réduites. Inconvénient, on ne peut pas juger de l’état des véhicules via le site Internet, ces derniers peuvent avoir un peu d’âge. Il reste toutefois possible de louer « à l’ancienne » en consultant les sites spécialisés comme Equitransport, qui ne manquent pas d’annonces et où l’on peut rechercher par région, type de véhicules, budget etc. Sans oublier les nombreux opérateurs locaux, souvent en lien avec des concessions spécialisées dans le transport, ce qui offre au final une assez bonne répartition géographique des propositions.
Acheter pour louer
Du côté des constructeurs, la location est aussi une formule proposée. Comme chez Théault, qui a créé le service Renteo, une plateforme de réservation en ligne des véhicules de la marque. Le constructeur vise un troisième marché après celui de la vente, de la location, celui de la vente en vue de la location. Le point fort de ce service (pour le locataire), c’est l’assurance de louer un véhicule Théault ayant moins de 5 ans et 150 000 km. Précurseur dans ce domaine, Galopro exige également que les VL soient âgés de moins de 5 ans et aient parcouru moins de 120 000 km. Quant aux vans, la date de mise en circulation doit être inférieure à 7 ans. Pour les propriétaires des véhicules ou des vans, c’est un moyen intéressant d’amortir l’investissement, un petit camion pouvant aisément se louer 60 jours par an et un van moitié moins, ces chiffres pouvant varier selon la localisation et la potentielle concurrence. Il faut compter autour d’une centaine d’euros pour louer un VL à la journée et entre 30 et 50 euros pour un van.
L’achat a toujours la côte
Dès lors que les déplacements sont plus réguliers, que l’on ne dispose pas des moyens mis à disposition dans son écurie, que les offres de location sont insuffisantes localement, ou tout simplement que l’on aime son indépendance, il devient indispensable de s’équiper et de résoudre l’équation : petit camion ou van + 4x4 ? Dans tous les cas, le budget est conséquent ! Si un VL aménagé chevaux accessible au permis B est un investissement important, l’achat d’un van implique un véhicule tracteur forcément plus onéreux, plus gourmand
« À l’heure des Airbnb et des Uber, le secteur du cheval cherche à rentabiliser ses moyens et ses installations, notamment les plus coûteuses. »
en carburant, plus cher à assurer et à entretenir qu’une petite citadine. Les deux modes de transport ont leurs avantages et inconvénients. Parmi les paramètres à prendre en compte : la fréquence des déplacements, le type de route empruntée (plaine ou moyenne montagne), l’espace disponible pour ranger son ou ses véhicule(s), ainsi que le quotidien hors « équitation » (trajets professionnels, besoin d’un véhicule familial ou pas…), permis B ou permis BE..., sans oublier les préférences du cheval pour l’embarquement ! S’adresser à des professionnels qui commercialisent les deux types de véhicule, comme Le Cheval Mobile (4 marques proposées, neuf et occasion), peut aider à faire un choix éclairé.
Une offre pléthorique
Il existe aujourd’hui un large éventail de produits, depuis le van 1 place (qui a presque disparu des catalogues sauf chez des constructeurs historiques comme Barbot et AP Petit mais qui reste suffisant au transport d’un poney ou petit cheval), aux grands modèles pouvant accueillir 2, 3, 4 chevaux, voire 5 poneys, sans oublier la capacité 1,5 dite “jument suitée”, qui présente l’avantage de laisser une stalle d’une largeur généreuse pour un seul cheval. De leur côté, les VL proposent 2 places chevaux pour ne pas dépasser, en théorie, les 3,5 tonnes de leur homologation, qui permet de les conduire avec un permis B. C’est un marché qui explose, en raison du confort de conduite et de la facilité d’utilisation de ces véhicules. Il existe des carrossiers qui modifient des fourgons pour les rendre aptes au transport d’équidés. Ces véhicules présentent l’avantage d’un faible encombrement, d’une charge utile importante, en étant homologués « bétaillères ». Vans et VL ont bénéficié ces dernières années de nombreuses évolutions qui améliorent leur ergonomie, ainsi que le confort et la sécurité des chevaux. Planchers alu ou polyéthylène imputrescibles, embarquements facilités, aménagements intérieurs tout confort, etc. Ceux qui ont la chance de détenir un permis poids lourd peuvent même regarder du côté du carrossier Paillard qui propose camion chevaux et résidence secondaire dans le même véhicule ! Voilà qui donne des envies d’évasion…
C’est un marché qui explose, en raison du confort de conduite et de la facilité d’utilisation de ces véhicules.