ÉLOGE du cheval de loisirs
Polyvalents, endurants, sûrs, pratiques, faciles, ils sont toujours partants pour de nouvelles expériences. À entendre leurs propriétaires ou futurs propriétaires, ces chevaux sont de véritables perles !
Même Wikipédia a un peu de mal pour caractériser le cheval de loisirs… « Difficile à définir, admet l’encyclopédie libre en ligne, c’est avant tout un animal doté de qualités particulières, plutôt qu’une race précise. Il se doit d’être polyvalent et de caractère calme, avec un mental à la fois volontaire et courageux. » Ces chevaux dits de loisirs représentent tout de même plus d’un tiers des achats effectués chaque année, d’après une étude de l’IFCE (voir encadré), et devancent ainsi les chevaux de sport ! Et si c’était les propriétaires eux-mêmes qui donnaient leur définition personnelle, en toute subjectivité, de cet équidé qu’ils ont la chance de posséder ? Nous en avons interrogé quelquesuns. Ainsi, Julie, ex enseignante et ex compétitrice de concours complet et de Trec, aujourd’hui essentiellement randonneuse, a une formule toute trouvée. « La phrase qui me vient à l’esprit c’est : “le cheval de loisirs, c’est un cheval qui n’excelle en rien mais qui est bon en tout”. C’est un cheval qui a de bonnes bases de travail sur le plat jusqu’aux deux pistes, capable d’enchaîner un tour de Club 2, d’aller faire une endurance de 20 km facilement, un Trec, un derby cross, une randonnée de plusieurs jours... Facile, gentil et froid. Un physique solide et un mental d’acier. » Pas moins !
Un crack du quotidien
Agathe, éleveuse de Connemara, apporte quelques précisions, non moins dithyrambiques, à ce portrait flatteur. « Un pied sûr, un mental ouvert et disponible, un compagnon qui doit répondre aux attentes de son cavalier, pas seulement sur les quelques minutes en concours mais sur le quotidien, autant à pied que monté. L’objectif premier est le plaisir et, avant tout, la facilité et la praticité. J’ajouterai qu’il doit avoir un physique facile, porteur et la rusticité en haut de page. Si l’envie me prend de le mettre dans le van pour aller sauter, ce n’est pas un champion du monde, mais il le fait. Il doit être un minimum dressé, passer partout avec un peu d’endurance. Et je pense qu’un vrai bon cheval de loisirs, ça a de la valeur et c’est plus difficile à trouver qu’un cheval de sport lambda. » À les écouter, l’image du gentil loulou qui ne sort de son pré que les dimanches impairs pour faire le tour du pâté de maison s’évanouit pour laisser place à un autre équidé, taillé, non pas pour la performance, mais pour le loisir sportif, qui serait passé par des mains expertes pour son débourrage et sa préparation physique et mentale. Priscilla, propriétaire, enfonce le clou. « C’est un cheval en qui on doit avoir confiance et finalement, il doit s’avérer bien plus sûr qu’un cheval qui ne va faire que de la carrière. Il doit être volontaire, savoir s’adapter,
« Le cheval de loisirs, c’est un cheval qui n’excelle en rien mais qui est bon en tout », Julie, ex enseignante et ex compétitrice de concours complet et de Trec.
accepter le changement, être franc et faire confiance à son cavalier. Pour que tout cela fonctionne, je pense que le cavalier doit préparer son cheval à toutes ces choses qui lui sont demandées, ce n’est pas le cheval sur qui on se pose juste et on part en balade. Et enfin, le cavalier doit être à l’écoute et prêt à se remettre en question, car il me semble primordial que les activités plaisent à la monture. »
En résumé, le cheval de loisirs est un crack du quotidien et son propriétaire un chuchoteur qui s’ignore, doublé d’un entraîneur ! « Si on veut avoir un cheval bien physiquement et qui n’ira pas à la douleur après une grosse sortie, il faut bien évidemment le travailler régulièrement. Comme avec n’importe quel cheval à qui l’on va demander un effort. On ne peut pas partir en randonnée plusieurs jours avec un cheval qui n’est pas prêt physiquement », conclut Julie. Comment le préparer, à quel rythme ? Réponses pages suivantes !