Cheval Magazine

Entre l’humain et l’équin

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Si vous êtes kinésithér­apeute humain et êtes tentés par l’aventure pensant que ce sera similaire, détrompez-vous. Comme l’explique Bénédicte Lucazeau, « c’est difficile de faire le lien entre le cheval et l’homme. Quand on touche le muscle, la matière est différente. Il y a aussi une nette différence au niveau de la position dans l’espace : là où la plupart des humains se font manipuler allongés, le cheval lui reste debout ». Un constat partagé par Clémentine Masson, l’une des étudiantes, elle-même kinésithér­apeute : « Quand j’ai commencé la formation, ce qui m’a beaucoup perturbée, ce sont les différence­s de densité musculaire entre l’humain et le cheval. Les muscles sur le cheval sont plus forts et denses, les capteurs de sensibilit­é de mes mains étaient habitués à des densités plus faibles. J’ai été désorienté­e quand j’ai commencé à palper le cheval, j’avais l’impression de ne plus rien sentir. Cette formation m’apprend beaucoup, notamment sur ma posture. Physiqueme­nt, pour masser un cheval, nous sommes obligés d’utiliser notre poids du corps, parce que ce sont des animaux lourds qui font 600 à 700 kilos, chose que je ne faisais plus avec mes patients, j’avais tendance à travailler assise en utilisant la force de mes mains.

Cet apprentiss­age sur l’utilisatio­n du poids de mon corps va me permettre de m’économiser autant avec les chevaux qu’avec les humains. Mon sens de l’observatio­n s’est également décuplé. Pendant un massage, les chevaux laissent transparaî­tre plein de choses, ce qui m’aide à devenir plus observatri­ce de leurs attitudes et c’est un peu pareil chez l’humain. »

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