Alienor Le Gouvello
Cette aventurière a parcouru le Bicentennial National Trail en Australie aux côtés de ses brumbies pour défendre leur cause.
Cheval magazine : Comment vous est venue l’envie de vous engager auprès des chevaux brumby ?
Alienor Le Gouvello : J’ai travaillé pendant 12 ans auprès des communautés aborigènes dans l’Australie du centre où il y a beaucoup de chevaux sauvages. Quand je les ai rencontrés là-bas pour la première fois ils m’ont fascinée. Ils étaient majestueux et puissants, un cheval en liberté, c’est un cheval dans toute sa splendeur. Mais ce qui m’a le plus impressionnée, c’est leur condition physique, ils étaient parfaitement adaptés à la vie dans le désert. Quand j’ai voulu faire mon expédition je me suis tournée vers eux pour leur résistance. Puis, je me suis intéressée au conflit autour d’eux. Quand j’ai découvert l’association du Guy Fawkes Park, j’ai voulu soutenir son programme et mettre ces chevaux en lumière.
CM : Vous avez effectué l’un des TRAILS LES PLUS DIFfiCILES DU MONDE aux côtés de vos brumbies, que vous ont-ils apportés ?
ALG : J’ai parcouru 5 330 km et passé 13 mois dans la nature avec mes chevaux. Le lien que j’ai créé avec eux, je ne l’ai obtenu avec aucun autre animal. J’ai été émerveillée et surprise de la condition physique et mentale dans laquelle ils ont su rester durant ce voyage. On a développé une connexion spéciale, ils comprenaient mes émotions et je connaissais tous les moindres détails de leur caractère. La relation qu’on obtient avec un cheval sauvage, quand il nous fait confiance est assez unique, ce sont des chevaux qui donnent beaucoup et je trouve qu’on ne leur fait pas assez honneur. Ce sont eux les héros de mon expédition.
CM : Des solutions de régulation, moins meurtrières que les tueries par hélicoptère pourraient être généralisées à tout le pays ?
ALG : Il n’y a pas une solution qui peut marcher sur tout le pays. Certains endroits sont très difficiles d’accès et chaque environnement a besoin de sa méthode. De plus, le gouvernement n’est jamais très enclin à accepter les plans proposés par les associations. Les programmes qui consistent à piéger les chevaux pour les débourrer et les revendre ne lui conviennent pas car leur coût est trop élevé. Tout tourne souvent autour des fonds qu’il faudra mobiliser pour mettre au point ces systèmes de régulation.