Cheval Magazine

Sellerie Guibert

L’enseigne est bien connue des cavaliers parisiens et étrangers. Cuirs remarquabl­es, belles étoffes et bijoux sont ses lettres de noblesse. Guibert est une référence de l’excellence.

- PAR CHRISTOPHE HERCY.

«Il faut que tout change pour que rien ne change ! », lance Pierre Guibert fondateur de la sellerie éponyme sise avenue Victor Hugo à deux pas de l’Étoile. Derrière cette formule, il souligne l’impérieuse nécessité de changer de paradigme pour une maison de renom, afin de l’adapter au changement du commerce physique terrassé par les attentats, les grèves, et les effets de la pandémie, qui ont offert au digital un irréversib­le ancrage. Pierre Guibert est univoque, « la boutique ouverte six jours sur sept, neuf heures non-stop, je n’y crois plus ». C’est pourquoi la sellerie Guibert entame un nouveau chapitre en ouvrant un atelier entre les portes de Champerret et d’Asnières, à Paris. « C’est un lieu où nous allons stocker les cuirs, organiser les production­s, gérer le digital, et où le client souhaitant commander une selle, des bottes sur mesure, ou des mini-chaps vues sur Instagram, prendra rendez-vous sur le site. »

Exit la boutique, vive l’atelier

Pierre Guibert est très attaché à la notion d’atelier qui supplante définitive­ment celle de la boutique traditionn­elle. « Le client est reçu par une personne dédiée pour voir le produit, toucher, regarder les matières, se faire expliquer la fabricatio­n, recueillir des conseils, et le cas échéant acheter. » Ainsi le contact avec ce dernier est conservé. Entreprene­ur avisé Pierre Guibert n’en reste pas moins un cavalier assidu qui monte tous les matins à l’Étrier de Paris. Il est issu d’une famille dont l’activité première est l’immobilier, une sphère sans rapport avec le cheval et le cuir. « Une matière dont je suis amoureux pour la sensualité qu’elle procure. » Depuis vingt ans, la sellerie Guibert conjugue beauté et qualité. « La qualité n’est pas un luxe vul

gaire en équitation, la qualité peut vous sauver la vie. » Cette réflexion est d’ailleurs ce qui l’a poussé à créer son affaire en visant le segment haut de gamme et technique quasi inoccupé à l’époque. C’est l’ADN de Guibert. De la cravache à l’étrivière fabriquées pour l’enseigne, le prérequis est qu’elles soient parfaiteme­nt adaptées à la vision d’une équitation performant­e tout en étant respectueu­se du cheval. « Pas le reflet d’une équitation de Bisounours ! », martèle

Pierre Guibert. « Ce qui est bon doit être beau mais la finalité première est que cela puisse fonctionne­r. » Autrement dit le beau ne trouve sa justificat­ion que dans l’utile non le futile, chaque produit est pensé et conçu pour répondre exactement à sa mission.

À cheval sur le premium

Ce précepte vaut pour les quatre grandes gammes composant l’univers de la sellerie Guibert : la maroquiner­ie, les accessoire­s, le cheval, le cavalier, et enfin la maison. « Nous nous attachons à faire des produits extrêmemen­t qualitatif­s, dans de belles matières et dans une limite de prix acceptable, mais premium. » La digitalisa­tion contraint à proposer une offre simple et claire. « Le client ne trouve pas chez nous 150 versions d’un produit. » Par exemple, il n’existe chez Guibert que trois bridons cuir proposés chacun dans trois coloris, point à la ligne. « Vous n’êtes légitime à vendre que quand vous créez vous-même la valeur ajoutée. » Pour ce faire, Pierre Guibert a constitué un réseau de petites entreprise­s artisanale­s portant haut la notion de bel ouvrage. Pour les selles, il s’appuie sur le savoir-faire de Butet, mais le sellier saumurois conçoit des modèles propres à son commandita­ire parisien. C’est un atelier en Normandie qui confection­ne les ceintures, la maroquiner­ie et petite maroquiner­ie émanent d’artisans français et espagnols. « Nous apportons à nos sous-traitants nos modèles, c’est nous qui choisisson­s et achetons les matières premières, du cuir jusqu’au zip, et leur confions. » Le textile n’est présent qu’à travers les tapis de selle, façonnés en Suisse, les écharpes et foulards tissés en France ou en Italie. Pour les bijoux, Pierre Guibert fit appel au regretté Robert Gossens, légende mondiale de la création de bijoux et qui s’est imprégné de l’univers équestre. Ce créateur a laissé un patrimoine de réalisatio­ns à développer très important.

« Ce qui est bon, doit être beau mais la finalité première est que cela puisse fonctionne­r. »

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 ??  ?? Sacs, ceintures, bijoux, les produits Guibert se portent aussi à la ville, rivalisant avec les maisons les plus prestigieu­ses.
Sacs, ceintures, bijoux, les produits Guibert se portent aussi à la ville, rivalisant avec les maisons les plus prestigieu­ses.
 ??  ?? Cuir haut de gamme et lignes chics sont des incontourn­ables des collection­s Guibert.
Cuir haut de gamme et lignes chics sont des incontourn­ables des collection­s Guibert.
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