Sellerie Guibert
L’enseigne est bien connue des cavaliers parisiens et étrangers. Cuirs remarquables, belles étoffes et bijoux sont ses lettres de noblesse. Guibert est une référence de l’excellence.
«Il faut que tout change pour que rien ne change ! », lance Pierre Guibert fondateur de la sellerie éponyme sise avenue Victor Hugo à deux pas de l’Étoile. Derrière cette formule, il souligne l’impérieuse nécessité de changer de paradigme pour une maison de renom, afin de l’adapter au changement du commerce physique terrassé par les attentats, les grèves, et les effets de la pandémie, qui ont offert au digital un irréversible ancrage. Pierre Guibert est univoque, « la boutique ouverte six jours sur sept, neuf heures non-stop, je n’y crois plus ». C’est pourquoi la sellerie Guibert entame un nouveau chapitre en ouvrant un atelier entre les portes de Champerret et d’Asnières, à Paris. « C’est un lieu où nous allons stocker les cuirs, organiser les productions, gérer le digital, et où le client souhaitant commander une selle, des bottes sur mesure, ou des mini-chaps vues sur Instagram, prendra rendez-vous sur le site. »
Exit la boutique, vive l’atelier
Pierre Guibert est très attaché à la notion d’atelier qui supplante définitivement celle de la boutique traditionnelle. « Le client est reçu par une personne dédiée pour voir le produit, toucher, regarder les matières, se faire expliquer la fabrication, recueillir des conseils, et le cas échéant acheter. » Ainsi le contact avec ce dernier est conservé. Entrepreneur avisé Pierre Guibert n’en reste pas moins un cavalier assidu qui monte tous les matins à l’Étrier de Paris. Il est issu d’une famille dont l’activité première est l’immobilier, une sphère sans rapport avec le cheval et le cuir. « Une matière dont je suis amoureux pour la sensualité qu’elle procure. » Depuis vingt ans, la sellerie Guibert conjugue beauté et qualité. « La qualité n’est pas un luxe vul
gaire en équitation, la qualité peut vous sauver la vie. » Cette réflexion est d’ailleurs ce qui l’a poussé à créer son affaire en visant le segment haut de gamme et technique quasi inoccupé à l’époque. C’est l’ADN de Guibert. De la cravache à l’étrivière fabriquées pour l’enseigne, le prérequis est qu’elles soient parfaitement adaptées à la vision d’une équitation performante tout en étant respectueuse du cheval. « Pas le reflet d’une équitation de Bisounours ! », martèle
Pierre Guibert. « Ce qui est bon doit être beau mais la finalité première est que cela puisse fonctionner. » Autrement dit le beau ne trouve sa justification que dans l’utile non le futile, chaque produit est pensé et conçu pour répondre exactement à sa mission.
À cheval sur le premium
Ce précepte vaut pour les quatre grandes gammes composant l’univers de la sellerie Guibert : la maroquinerie, les accessoires, le cheval, le cavalier, et enfin la maison. « Nous nous attachons à faire des produits extrêmement qualitatifs, dans de belles matières et dans une limite de prix acceptable, mais premium. » La digitalisation contraint à proposer une offre simple et claire. « Le client ne trouve pas chez nous 150 versions d’un produit. » Par exemple, il n’existe chez Guibert que trois bridons cuir proposés chacun dans trois coloris, point à la ligne. « Vous n’êtes légitime à vendre que quand vous créez vous-même la valeur ajoutée. » Pour ce faire, Pierre Guibert a constitué un réseau de petites entreprises artisanales portant haut la notion de bel ouvrage. Pour les selles, il s’appuie sur le savoir-faire de Butet, mais le sellier saumurois conçoit des modèles propres à son commanditaire parisien. C’est un atelier en Normandie qui confectionne les ceintures, la maroquinerie et petite maroquinerie émanent d’artisans français et espagnols. « Nous apportons à nos sous-traitants nos modèles, c’est nous qui choisissons et achetons les matières premières, du cuir jusqu’au zip, et leur confions. » Le textile n’est présent qu’à travers les tapis de selle, façonnés en Suisse, les écharpes et foulards tissés en France ou en Italie. Pour les bijoux, Pierre Guibert fit appel au regretté Robert Gossens, légende mondiale de la création de bijoux et qui s’est imprégné de l’univers équestre. Ce créateur a laissé un patrimoine de réalisations à développer très important.
« Ce qui est bon, doit être beau mais la finalité première est que cela puisse fonctionner. »