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« L'idée est que chacun puisse exprimer le meilleur de lui-même »
Pour sa fille, cette professeure agrégée d'économie et de gestion s'est lancée dans un élevage de chevaux ibériques. Une aventure qui l'a conduite à l'écriture de L'harmonie globale, un ouvrage qui dresse des perspectives nouvelles pour mieux vivre ensemble. PROPOS RECUEILLIS PAR DELPHINE GERMAIN. Cheval magazine : Comment est venue l’idée de ce livre ?
Nathalie Martinez : Quand je me suis lancée dans l'élevage, il y a cinq ans, je me suis beaucoup documentée et j'ai rassemblé un ensemble de données qu'il m'était impossible de ne pas partager. J'ai collecté un maximum d'informations autour de ce cheval, qui me fascinait et qui me faisait peur au départ, j'avais besoin de me rassurer en apprenant plus de choses sur lui. Aujourd'hui, je n'imaginerai plus la vie sans les chevaux, il y a eu un effet thérapeutique, c'est ainsi que j'ai eu l'idée d'écrire cet ouvrage.
CM : À qui s'adresse-t-il ?
NM : Il n'a pas de cible particulière, autant les pros que les particuliers. Il offre des angles de vue pour diversifier et modéliser les activités, contribuer à repenser les métiers. L'idée n'est pas de donner des leçons mais de proposer des pistes de réflexions. Ce n'est pas un livre d'équicoaching, il s'agit de s'appuyer sur le modèle organisationnel des chevaux vivant en groupe, pour faire des propositions. Le cheval a des bienfaits à nous apporter : on observe l'importance de la confiance, de la hiérarchie, de la transparence des infos, de la communication… C'est un management par les sens. En règle générale, on est toujours orienté vers le futur, le cheval nous oblige à nous inscrire dans le présent, à retrouver nos fondamentaux, l'importance d'écouter sa sensibilité, ses émotions, observer les personnes qui nous entourent, partir des forces des individus, et ne pas se focaliser sur ce qui ne va pas chez l'autre.
CM : Il offre aussi des pistes de développement personnel ?
NM : Oui, le cheval est un levier de développement personnel, il permet de se connecter à soi, afin de mieux se connecter aux autres, et de vivre mieux tout simplement.
CM : “L’harmonie globale”, c'est un titre mais aussi un concept ?
NM : L'idée est que chacun puisse exprimer le meilleur de lui-même.
Approcher les individus dans un groupe en fonction de leurs compétences et non de leur titre. Le lead chez les chevaux est réalisé en fonction des capacités de chacun. Si, en entreprise, on était plus souple et si les projets étaient établis en fonction des profils des individus, cela permettrait à chacun de mieux s'exprimer et de mieux utiliser son potentiel. Le but est d'essayer de développer cette harmonie de manière collective.
CM : Et vous, qu’avez-vous appris sur vous-même ?
NM : À être plus réactive dans la gestion de situations complexes et conflictuelles.
CM : Ce livre est aussi une démarche très personnelle ?
« Le cheval permet de se connecter à soi, afin de mieux se connecter aux autres, et de vivre mieux tout simplement. »
NM : Oui, il est auto-édité. Les fonds sont reversés à l'association Cheval de Loire que j'ai montée avec mon mari, dont la mission est de valoriser la place du cheval dans la société. Nous avons prévu des ateliers et échanges autour des thèmes abordés dans l'ouvrage, notamment à la médiathèque de l'Ifce à Saumur.