Escapade en Camargue, entre détente et traditions
En Camargue, pays où chevaux, taureaux et oiseaux sont rois, souffle un vent de liberté. Pour découvrir la région et ses traditions, l’Auberge Cavalière du Pont des Bannes accueille les visiteurs dans des cabanes de gardians, aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Chic et authentique, une adresse incontournable pour vivre la Camargue à 100 % !
Alors que nous rêvions d’une bouffée d’air pur, nous avons mis cap au Sud. Loin des tumultes de la ville. Une chance extraordinaire en cette période de pandémie et de confinement. Trois heures de TGV depuis la capitale et une heure de voiture plus tard, c’est un véritable monde magique qui s’offre à nous. Sur la route défilent des paysages de marais, de chevaux, de taureaux et d’oiseaux. Pas de doute, nous sommes bien arrivés en Camargue ! Aaah la Camargue… Un mois plus tôt, dans le numéro 591 de Cheval magazine, Lorenzo nous faisait rêver en nous parlant de ce terroir unique aux longues étendues sauvages. Pour vivre cette escapade de manière authentique, rien de mieux que l’Auberge Cavalière du Pont des Bannes, aux Saintes-Maries-de-la-Mer, avec ses cabanes de gardians traditionnelles. Dans la région, historiquement, ce sont les gardians qui mènent les troupeaux de taureaux à dos de chevaux… Camargue. Pour se reposer et s’abriter après leurs journées de travail, ils ont construit des cabanes avec ce qu’ils trouvaient localement : de l’argile, des roseaux séchés… Vous en verrez beaucoup. Elles sont toutes orientées plein nord avec une étonnante face arrondie. Ainsi, quand le mistral, venu du nord, souffle, il contourne la face arrondie, vous laissant en dehors du vent lorsque vous êtes positionnés devant la cabane. Testé et approuvé ! Chaque cabane possède une croix inclinée sur le dessus, permettant de l’attacher en cas de vent violent. Aujourd’hui, les toits sont faits en chaume et doivent être changés tous les vingt-cinq à trente ans. Ainsi, nous vous proposons un week-end détente, dans la peau de véritables gardians, sous le signe de la croix camarguaise : le trident pour la foi, le coeur pour la charité, et l’ancre pour l’espérance.
La Camargue, l’unique !
À l’origine, l’hôtel construit dans les années 60, était divisé en deux entités : l’Auberge Cavalière et le Pont des Bannes, l’un étant plus destiné aux familles, avec de grandes chambres, l’autre plutôt destiné aux couples avec uniquement des cabanes de gardians, de deux, voire trois personnes. Originaire de Hollande, Hendrik W. Steunenberg, le propriétaire des lieux, était de passage en bateau au village des Saintes-Maries-de-la-Mer. Il cherchait un hôtel et a eu la possibilité d’acquérir les deux entités en 2011. L’ensemble hôtelier nouvellement formé possède ainsi des chambres classiques et 48 cabanes de gardians. « Assez vite, on s’est rendu compte qu’il y avait toujours quelque chose à raconter sur la Camargue, explique-t-il, c’est une région riche de traditions et de culture. Il y a les chevaux, les taureaux, la course camarguaise, le parc ornithologique mais aussi du riz et du sel. Par exemple, qu’est-ce qui va rendre la ville de Saint-Tropez particulière ? Pas grand-chose alors qu’ici, nous avons une culture qui rend la Camargue particulière et unique. » Un séjour unique, le mot ne pourrait pas être mieux choisi. Venir en Camargue, c’est s’immerger en plein coeur de traditions. C’est aussi rester des heures à admirer les flamants roses, surprendre un héron cendré entre les roseaux, ou sortir à la nuit tombée pour admirer le coucher de soleil sur les marais.
À l’Auberge Cavalière du Pont des Bannes, qui compte 69 chambres, la Camargue est reine et le cadre se veut idyllique : spa, piscine, restaurants, écurie et surtout les marais qui traversent de part et d’autre ce domaine de quatre hectares où se côtoient au quotidien, chevaux, humains et oiseaux. Covid oblige, les repas se prennent actuellement dans les chambres, mais quel plaisir de pouvoir se prélasser sur sa petite terrasse, tout en profitant du calme et du soleil couchant. Quel plaisir également, de se réveiller par les rayons du soleil et de sortir à l’aube profiter de cette plénitude. Pour ensuite aller flâner dans les ruelles charmantes du village des
Saintes-Maries-de-la-Mer, situé à un kilomètre. La dolce vita à la camargaise, en somme…
Le lieu possède également ses écuries et sa propre cavalerie depuis 2019, gérée d’une main de maître par Charlotte. Ne vous attendez pas à trouver les chevaux dans les boxes, l’idée est impensable pour cette jeune femme originaire de la région. Les chevaux sont répartis dans différents parcs, et ne passent par le box qu’au moment des balades, pour profiter d’une ration et être tranquillement sellés. Chaque équidé est travaillé par les monitrices et profite d’activités variées. Et sous la selle cela se ressent, vous êtes avec des chevaux plein de vie et heureux de leur escapade. D’ailleurs, suivez-nous, on vous emmène !
À cheval, entre terre et mer
Sous le soleil, alors que le mistral tardait à tomber, j’ai rejoint Charlotte et Isabelle, l’une des monitrices, pour une balade sportive et matinale. C’est évidemment à dos d’un cheval Camargue, appelé
Les marais qui bordent les cabanes donnent un charme particulier et authentique à l’hôtel.
Abyss, que s’est faite la découverte de ce paysage exceptionnel, composé à 80 % d’eau. Selle, filet, nous voilà à cheval en carrière. Avant toutes les balades, quelques minutes sont prévues pour que chaque cavalier puisse se familiariser avec sa monture. Nous n’échappons pas à la règle. On marche, on tourne, on s’arrête, Abyss est très fin et répond à la moindre sollicitation. Une chose est sûre, cette sortie s’annonce palpitante ! Au pied de l’hôtel, nous partons sans même avoir à passer par la route. Un des nombreux avantages de cette région encore sauvage, où des dizaines de kilomètres de pistes attendent les cavaliers les plus motivés. Sur le parcours, notre guide du jour, originaire de la région, est un véritable puits de savoir. Avec Charlotte, vous faites du cheval tout en peaufinant vos connaissances sur la région, la faune, la flore. On discute, le temps passe et les marais (constitués de l’eau du Rhône), les tamaris (un arbre que vous verrez beaucoup en Camargue) et les roseaux se succèdent. Puis, se dessine sous nos yeux l’Étang des Impériaux, site classé Natura 2000. Accessible à pied et à vélo, le meilleur moyen de découvrir le lieu reste le cheval. On traverse les longues étendues d’eau pour le plus grand plaisir des montures et des cavaliers. Rênes posées sur l’encolure d’Abyss, je profite du paysage qui s’offre à nous, loin du tumulte de la ville. Ce moment hors du temps est l’occasion d’un cours accéléré sur le cheval Camargue. Chez ces équidés, le marquage peut vous permettre d’un coup d’oeil de déterminer son âge, grâce à la première lettre de leur prénom, et un chiffre, indiquant son ordre d’arrivée dans l’élevage lors de son année de naissance. Par exemple, un cheval marqué A5 signifiera un nom qui commence par A, et qu’il a été le cinquième né de l’élevage. Chez les juments, cette marque est sur la croupe, chez les mâles sur l’encolure. Assez bavardé, il est temps de faire un peu d’allure et d’expérimenter le confort d’une selle « demi-camargue ». Une fois que vous avez réussi à trouver votre place, elle s’avère plutôt intéressante ! Abyss lui, semble apprécier cette sortie et se verrait bien trotter tout du long. « La veille, nous lui avons mis sur le dos une jeune cavalière de huit ans, il n’a pas bougé une oreille », sourit Charlotte. Encore une preuve que nos équidés savent à qui ils ont affaire. Dans mon cas, mon petit Camargue a eu à coeur de me montrer ce dont il était capable ! Déplacement des épaules à une main, mobilisation des hanches d’un effleurement de pied ou arrêts nets, me voilà partie dans la peau d’un manadier ! Il ne manquait plus que les taureaux… En saison, vous pourrez observer un troupeau lors de votre balade à l’Étang des Impériaux, un peu tôt pour notre venue mais peut-être que vous les croiserez lors de votre séjour ? Notre trio poursuit son petit