Les longues rênes académiques
Amateurs de nouvelles expériences ? Pourquoi ne pas s’intéresser aux longues rênes académiques ? Elle permettent, à long terme, une large palette d’exercices et offrent un très bon travail au cheval, qui va évoluer sans le poids du cavalier.
Parmi les activités des chevaux du Cadre noir, viennent en bonne place les longues rênes académiques, « une discipline spécifique au manège où l’on se trouve juste derrière le cheval qui travaille sur des airs relevés de haute école. Le cheval va effectuer un travail académique d’assouplissement, de rassembler au pas, trot, galop et parfois sur des airs type piaffer, pirouette… », explique Laurence Sautet, l’une des expertes de l’institution en la matière. Les longues rênes académiques sont un véritable savoir-faire, présenté également par les autres écoles équestres européennes. Au Cadre noir, ce travail n’est présenté qu’avec des chevaux ibériques, le plus souvent des lusitaniens, comme c’est le cas avec notre star du jour, Zeus. En effet, les longues rênes académiques nécessitent un cheval capable de rester dans des allures rassemblées sans que celles-ci ne se dégradent. De plus, les écuyers attendent que les chevaux soient éduqués de A à Z montés avant de commencer cet exercice, souvent à l’âge de 9 ans. « On a ici un rapport au cheval différent. On est juste derrière lui, il faut oeuvrer dans la coopération et avoir l’adhésion du cheval. Un rapport assez fin va se développer entre le cavalier et son cheval, qui va devoir être attentif à tous les signes que vous lui envoyez. C’est intéressant, soit on le fait ensemble, soit on ne le fait pas », résume notre interlocutrice. Vos seules armes pour communiquer : la voix et le contact, qui peut passer par une main sur la croupe ou une rêne un peu plus haute que l’autre par exemple, voire un léger toucher avec votre stick.
EXERCICE
Prérequis
Pour cet exercice, on va privilégier un poney ou un petit cheval, le tout est de pouvoir voir au-dessus de sa croupe facilement. On cherche également un équidé dressé et gymnastiqué jusqu’à un niveau de travail rassemblé. Assurez-vous également qu’il réponde bien aux codes vocaux et qu’il n’ait pas peur de vous, qu’il soit rassuré lorsque vous marchez derrière lui, sur l’oeil gauche et sur l’oeil droit.
Premier point auquel faire attention : sa position. Il faut rester assez proche du cheval. En effet, si vous êtes trop en arrière, vous êtes mal placé en cas de coup de pied.
2 Concernant la tenue des rênes : prenez-les comme si vous étiez à cheval. Cherchez des rênes tendues, avec un cheval qui vient se poser sur la main, sans tirer, ni lui ni vous !
3 Troisième point important, la place de votre corps. Comme à cheval, tenez-vous bien droit et cherchez à engager votre bassin lorsque vous vous déplacez. Vous pourrez ainsi plus facilement suivre le mouvement de votre cheval. De plus, votre bonne posture va l’aider à se porter en avant.
4 C’est le moment de vous lancer dans votre première séance ! Commencez simplement par marcher avec votre cheval. Cherchez le bon contact, faites des lignes droites et des voltes. Quand vous tournez, effectuez une petite action de votre rêne intérieure, la rêne extérieure restant proche et venant encadrer les hanches.
5 Pour marcher, comme pour s’arrêter, on utilise la voix. Pendant cette première étape, il est important que
le cheval marche sans arracher les rênes. On commence sur des allures lentes, aux deux mains, afin que le cheval comprenne ce que vous faites là et se rassure. Ne changez pas votre stick de main, il est plus simple de le garder du même côté.
6 Passez ensuite au petit trot et cherchez la même chose dans le contact. Répétez plusieurs séances jusqu’à obtenir l’attitude et l’allure voulues. « Ça peut paraître simple, mais juste faire ça avec un cheval, pour qu’il se pose sans arracher les rênes et reste rassemblé, c’est tout un travail », conclut Laurence.
Et après ?
7 En longues rênes académiques, les possibilités sont infinies et vous pouvez rapidement, une fois que les bases sont acquises, passer au travail sur deux pistes. « Contrairement aux longues rênes initiatiques, nous ne sommes pas contraints par le surfaix et des rênes trop longues. On travaille ainsi mieux l’incurvation et le fait d’être juste derrière le cheval permet de faire à pied tout ce qu’on ferait monté ». Alors chers lecteurs, c’est le moment de passer du temps à pied avec votre équidé, en faisant toujours attention à ne pas vous mettre en danger.
« Contrairement aux longues rênes initiatiques, nous ne sommes pas contraints par le surfaix et des rênes trop longues. On travaille ainsi mieux l’incurvation et le fait d’être juste derrière le cheval permet de faire à pied tout ce que l’on ferait monté. »