GRAND NATIONAL
« Dérouler ce Grand Prix à Mâcon avec Boléro était inespéré »
À l’occasion de la première étape du Grand National de dressage, à Mâcon-Chaintré, Barbara Clément-Klinger est montée sur la première marche du podium avec la victoire de sa coéquipière, Morgan Barbançon-Mestre (Écurie Racer Gloves).
Cheval magazine : À Mâcon, vous présentiez Boléro du Coussoul, un Lusitanien de 10 ans. Quelle est son histoire? Barbara Clément-Klinger : C’est un cheval que je n’ai pas sorti chez les jeunes chevaux car il ne marche pas suffisamment bien au pas, il a donc un peu tourné dans les Pro 3 à sept ans avant d’évoluer en Pro 1 à huit ans. Cette même année, il déroulait son premier Grand Prix lors de la double étape du Grand National à Compiègne, en août 2019. Malgré des fautes de jeunesse à ce niveau, il avait démontré de belles choses. Malheureusement, un mois plus tard, il tombait gravement malade. Il a d’abord souffert d’une colique entéro toxinique qui a par la suite détraqué son système immunitaire. Encore un mois plus tard il déclarait alors un purpura qui est une inflammation généralisée de toutes les veines de son corps ! C’est à Grosbois que Boléro a été pris en charge par le Dr Valérie Deniau, spécialisée en médecine interne, qui nous a alors dit que son pronostic vital était très engagé ! Après un premier séjour de trois semaines, une rechute, puis un long séjour de trois mois en clinique, Boléro rentrait à la maison à la mi-janvier 2020 après avoir failli mourir plusieurs fois ! Sa remise en route a été très longue, je l’ai d’abord mis au paddock sur de courtes sorties puis j’ai commencé à le monter un jour sur deux en balade et ainsi de suite. Aujourd’hui, il est dans une très grande forme et d’avoir déroulé ce Grand Prix était une très belle récompense, il y avait beaucoup d’émotion, c’était assez inespéré ! CM :Comment s’est passée la création de votre écurie Racer Gloves avec Morgan Barbançon-Mestre ?
BCK :Je n’avais pas vraiment en tête de constituer une équipe pour le Grand National cette année puisque j’avance pas à pas avec Boléro. C’est Emmanuelle Schramm (DTN chargée du dressage, NDLR) qui m’a appelée pour me dire qu’une cavalière cherchait une coéquipière pour former une écurie pour la saison. J’ai quand même demandé de qui il s’agissait et c’est là qu’elle m’a dit que c’était Morgan ! CM : Quel est l’objectif cette année ?
BCK : Je n’ai pas encore vraiment discuté avec Morgan de notre saison, mais avec les grosses échéances à venir, elle ne fera probablement pas du Grand National une priorité. Je pense pour ma part essayer de faire toutes les étapes sauf peut-être celle de Barbaste, c’est vraiment très loin. Je vais me concentrer sur ce circuit, ce sont toujours de beaux concours très bien organisés, cela va nous permettre de prendre de l’expérience tous les deux sur le Grand Prix. À Mâcon, mes notes étaient de plus de 72 % avant le travail au pas. C’est un cheval qui est capable de mieux marcher mais il a beaucoup d’énergie et n’arrive pas à se relâcher, je ne désespère pas qu’un jour j’arriverais à le faire marcher correctement en reprise (rires).