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Journaliste, attachée d'administration, auteure de romans, de nombreuses fois primée, elle vient de publier une Petite déclaration d'amour au cheval. Une belle idée !

Même dans les vieux couples où règne l’harmonie, il est bon de se redire, de temps en temps, pourquoi l’on s’entend si bien, pourquoi l’on s’aime : il ne faut pas laisser l’amour sombrer dans la routine. Dans le couple que l’Homme forme, depuis cinq mille ans, avec le cheval, ce dernier a plus souvent témoigné de sa générosité, de sa fidélité, de son dévouement que les bénéficiaires de ces vertus ne lui ont manifesté leur reconnaissance. Raison pour laquelle il faut saluer le bel hommage que rend aujourd’hui Claire Veillères à nos chers compagnons à travers un mini livre de cent pages intitulé : Petite déclaration d’amour au cheval. Cette belle initiative s’inscrit dans une collection où l’éditeur laisse libre cours aux élans d’un écrivain ou d’une écrivaine pour déclarer sa flamme, tantôt aux chats, tantôt à la forêt, tantôt aux anges (!). Pour dire la sienne aux chevaux, Claire Veillères a choisi une forme narrative, racontant la naissance d’une passion : plus qu’une simple déclaration, son texte est le récit d’une véritable histoire d’amour. Chez cette autrice (et cavalière), l’amour n’est pas platonique : la passion s’accompagne de l’action. La meilleure preuve d’amour qu’un homme (ou une femme) puisse donner à son cheval, dit-elle, la meilleure façon de lui démontrer la force de son désir, de lui manifester sa volonté de lier leurs destins consiste à monter dessus. Cela s’appelle l’équitation. Souvent récompensée par des prix littéraires (Prix Pégase en 2012, Prix de la Nouvelle de l’Académie française en 2017), Claire Veillères a mis ici son talent au service d’une noble cause : encourager celles ou ceux qui hésiteraient encore à ne pas se priver plus longtemps du bonheur d’être à cheval. Cheval magazine : Dans votre livre, vous racontez comment on tombe amoureux d’un cheval. C’est autobiographique ?

Claire Veillères : Tout à fait ! J’étais à la recherche d’un cheval. Et je suis tombée, dans mon club, sur un bel animal élancé qu’essayait une jeune fille. Le cheval en question lui faisait peur car il était impétueux et plein de sang. Cette énergie mal contenue m’a totalement conquise.

CM : Vous établissez une liste des qualités du cheval : rapidité, puissance, souplesse, réactivité, etc. Laquelle vous a personnellement séduite ? CV: J’étais très attirée par l’énergie qui, spontanément, chez le cheval se traduit en vitesse ! Je n’aurais pas acheté un cheval froid à la jambe, un cheval qui n’ait pas de sang.

CM : Vous faites l’éloge de l’équitation, de toutes les équitations : dressage, saut d’obstacles, randonnée...

Les avez-vous toutes pratiquées ?

CV: J’ai tâté toutes les équitations ou presque, mais de façon élémentaire, sans aller loin dans aucune, ce qui est, j’en conviens, un tort. Mais c’est aussi la liberté et la joie des amateurs ! La discipline du concours complet a ma préférence. J’admire les grands cavaliers qui savent tout faire. Les grands cavaliers ont en plus une maîtrise que je n’ai pas et n’aurai jamais : ils savent former les chevaux. Pour moi, la frontière entre amateur et professionnel se trouve là.

Petite déclaration d’amour au cheval, Claire Veillères, Suzac éditions,

112 p., 12 euros.

Les grands cavaliers ont en plus une maîtrise que je n’ai pas et n’aurai jamais : ils savent former les chevaux. Pour moi, la frontière entre amateur et professionnel se trouve là.