Cheval Magazine

Le Connemara

- PAR ANNE CHAUSSEBOU­RG.

Il est souvent qualifié de monture idéale. Son physique puissant et compact lui permet de briller dans toutes les discipline­s et sa générosité de convenir à tous les âges. Des qualités dont peut se targuer l’étalon Westide Mirah II qui, en 2020, subjugua le jury du National Connemara et remporta le titre de champion Suprême et champion Ridden Class.

Impossible de passer à côté de son physique de rêve. Une musculatur­e saillante sous une robe bai brun foncé brillante, des proportion­s parfaites, de la souplesse tout en délicatess­e, une prestance inégalable et une tranquilli­té à toute épreuve. Où qu’il passe Westide Mirah II suscite l’admiration. Ses origines ne sont pas en reste, importé d’Irlande, il n’est autre que le fils de Westside Mirah, dont nombre de ses produits tournent sur les hauts podiums, et de Grange Sandy, fille de Callowfeen­ish Mairtin lui-même père de la championne d’Europe de CSO Ballyowen Maybelle Molly. Aujourd’hui, c’est aux côtés de Gaëlle et Nicolas Hervé, propriétai­res de l’élevage Rhapsody situé à Thourie (35), que Westide Mirah II s’épanouit en tant qu’étalon et cheval familial. Il est ce qu’on appelle un enfant du pays, car si la race a été adoptée par la France nous devons son bassin à nos voisins irlandais. Issue de la côte ouest irlandaise d’où elle tient son nom, le Connemara est une région très accidentée, entre faune sauvage et montagneus­e, qui a donné ce modèle de poney rustique. La naissance de la race remonte au IVe siècle avant Jésus-Christ, fruit d’un mélange entre chevaux autochtone­s et ibériques. Puis, plus récemment de pursang anglais et arabe, Irish draught et Clydesdale. Sa première importatio­n en France a eu lieu en 1960. Depuis, cette race ne quitta plus le territoire tant ses qualités ont séduit l’Hexagone. « Sur l’année 2020 en France, on compte 604 naissances de Connemara et Connemara Part Bred, dont 345 Connemara purs. La génétique française a bien fonctionné ces dernières années puisque même l’Irlande nous achète des poneys de sport, car la France a su les valoriser notamment en CSO », développe Pascal Wandon, directeur de l’Associatio­n Française du Poney Connemara (AFPC). Ce poney qui a tout pour plaire, s’est parfaiteme­nt établi en France qui possède désormais, avec l’Irlande, le cheptel le plus important.

La naissance d’un champion

Westide Mirah II fit ses premiers pas en Irlande chez Marie Cloherty. Puis, il gagna la France quelques années plus tard où il effectua une première saison de monte à l’élevage Tournerie dans l’Orne avant de rejoindre l’élevage de Kezeg. Il y resta jusqu’en 2017, où il rejoindra les Hervé. « C’est une longue histoire ! Je connaissai­s très bien Westide Mirah II, car j’ai acheté une de ses filles en 2015 pour la valoriser et la conserver comme poulinière. Puis, ma selle français de concours est partie à la retraite. J’ai donc cherché un cheval de selle pour la remplacer, mais après plusieurs essais aucun n’a été concluant. L’élevage de Kezeg, qui possédait Westide Mirah II arrêtait son activité, et, en discutant avec une amie, on s’est dit que c’était le cheval de concours que je cherchais. Il sortait facilement sur des épreuves de CSO en 120 cm », explique Gaëlle Hervé. La race du Connemara n’est pas inconnue pour Gaëlle, puisqu’avec son mari elle en fait l’élevage depuis 2007. Un choix qui lui a paru évident, tant elle affectionn­e ces petits équidés. « Comme beaucoup de cavalières de ma génération qui montaient en concours D1 complet (équivalent du Grand Prix, ndlr) les meilleurs poneys de compétitio­ns étaient des Connemara. Par la suite, je suis restée très attachée à la race. J’affectionn­e leur cadre, leur largeur et leur profondeur. Je mesure 1 m 72 et pourtant je suis à l’aise dessus. Et j’adore leur caractère, ils sont posés, sereins, coopératif­s et très sûrs d’eux. »

Ces caractéris­tiques font la marque de fabrique du Connemara. Une musculatur­e puissante, un caractère docile, une endurance à toute épreuve et une polyvalenc­e inégalable, le tout couronné d’intelligen­ce, la liste est longue pour décrire les innombrabl­es qualités de la race. Très plébiscité pour ses attributs, il est souvent utilisé pour améliorer les races de poney. Il n’est pas rare de retrouver dans les poneys français de selle ou Welsh une souche Connemara tant ces derniers sont faciles d’utilisatio­n.

Un long palmarès

Aujourd’hui, à 18 ans, Weside Mirah II laisse derrière lui le plus gros de sa carrière. Cheval de toute la famille, il continue de donner des sensations à Gaëlle sur des parcours d’obstacles et de faire progresser sa fille de 11 ans. « C’est un cheval très attachant, facile à vivre. Il a des qualités physiques qui lui simplifien­t le travail, ainsi sous la selle tout est simple. C’est un grand poney, dû à des apports de sang pur-sang (il mesure 1 m 52, ndlr), ce qui lui donne une amplitude de cheval, de belles allures, un trot juste, un galop ample, confortabl­e et beaucoup de force. » Des aptitudes qui lui ont permis de courir sur des CSI 1* et 2* et de se classer jusqu’en 125 cm. En 2010, il a fini 5e du CSI Amateur B de Challans et en 2011 2e au CSI de Lummen. Il poursuivra les compétitio­ns sur deux Grands Prix AS Poney Elite, ainsi que sur des circuits amateurs.

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 ??  ?? Issu de la région ouest irlandaise dont il tient le nom, le Connemara y a puisé son physique rustique.
Issu de la région ouest irlandaise dont il tient le nom, le Connemara y a puisé son physique rustique.
 ??  ?? L’étalon Westide Mirah II offre des sensations à toute la famille sur le plat, comme en CSO.
L’étalon Westide Mirah II offre des sensations à toute la famille sur le plat, comme en CSO.
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