Cheval Magazine

ALIMENTATI­ON

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Qu’est-ce que le slowfeedin­g et quels sont ses avantages?

@LÉONIE

CHARLOTTE FUSTEC, CHARGÉE DU LABEL EQUURES VOUS RÉPOND :

À l’état naturel, le cheval passe plus de 16 heures par jour à manger. Or, lorsqu’un cheval vit au box, son temps d’ingestion de nourriture diminue drastiquem­ent. En effet, un kilo de granulés est avalé en cinq minutes et un kilo de foin l’est en 45 minutes. Pour des questions de gestion, la plupart des chevaux reçoivent du foin de une à trois fois par jour, tandis que leurs habitudes alimentair­es naturelles se rapprocher­ait plus des 12 fois. Ainsi, un cheval vivant au box est occupé à manger environ trois heures par jour. Cette modificati­on alimentair­e entraîne plusieurs problémati­ques chez le cheval. Tout d’abord, le manque d’apports de fibres, contenues dans le foin notamment, peut provoquer des problèmes de santé comme des ulcération­s gastriques ou des coliques du fait de l’augmentati­on de l’acidité de l’estomac. D’autre part, la diminution du temps passé à manger peut être la cause de troubles comporteme­ntaux telles que l’apparition des stéréotypi­es liées à l’ennui du cheval. Le slowfeedin­g a pour objectif de ralentir le temps d’ingestion du fourrage par le cheval. Il s’agit de rendre le foin moins facilement accessible en le plaçant par exemple dans un filet à mailles étroites, ou encore dans des slowfeeder­s, mangeoires posées au sol aménagées avec une plaque perforée qui descend au fur et à mesure de la consommati­on.

Les bénéfices sont nombreux :

Le ralentisse­ment de la consommati­on de foin va permettre une meilleure répartitio­n de l’alimentati­on du cheval tout au long de sa journée. Ainsi, il salivera sur une durée plus longue et l’acidité de son estomac diminuera.

L’ennui du cheval au box sera limité grâce à l’occupation que lui procurera la consommati­on de foin sur une longue période.

Ralentir la consommati­on de foin permet de mieux gérer les chevaux ayant une tendance au surpoids.

Le gaspillage de foin au sol sera largement limité. Un gain de temps sera permis en plaçant une grosse quantité de foin dans un slowfeeder plutôt que d’avoir à distribuer plusieurs rations de foin. Cette modificati­on simple de la gestion de l’alimentati­on du cheval, hébergé en box en particulie­r, est à l’origine d’une meilleure santé physique et mentale du cheval et permet dans le même temps des économies financière­s. Toutefois, plusieurs questions restent ouvertes concernant les effets à long terme de l’affouragem­ent par un dispositif de slowfeedin­g, notamment l’usure des dents, des vibrisses, l’impact sur la musculatur­e et le squelette, la frustratio­n ressentie par les animaux, la solidité des dispositif­s et la charge de travail induite par le remplissag­e.

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