Éduquer le cheval à la jambe isolée
Aurélie de Mévius nous propose un exercice à réaliser à pied et en selle pour éduquer le cheval à la jambe isolée. Ce travail est utile pour préparer les jeunes chevaux aux déplacements latéraux, mais aussi pour améliorer la finesse et la réactivité. Le fait de décomposer les aides et de se focaliser sur l’une d’elles permet ensuite de combiner plusieurs demandes plus facilement. Dispositif et prérequis
On utilisera deux barres au sol espacées d’environ quatre mètres pour délimiter la zone de travail et aider le cheval comme le cavalier à rester dans un périmètre restreint. Avant de débuter l’exercice, il faut s’assurer que le cheval soit capable de rester calme et stable dans l’espace entre les deux barres. Il faut aussi qu’il ait été éduqué à ne pas traverser la main, aussi bien avec le licol qu’avec le mors. Le cheval doit par exemple être capable de s’arrêter et de reculer lorsqu’on exerce une légère pression avec la main sur les rênes ou sur le licol.
L’exercice
À pied comme en selle, on va demander au cheval de déplacer ses hanches autour de ses épaules en croisant ses postérieurs et en veillant à ce qu’il engage bien le postérieur intérieur. Le cheval ne doit pas sortir du périmètre délimité par les barres au sol, c’est-à-dire que ses épaules doivent rester fixes – seules les hanches se déplacent. Effectuer un cercle complet autour des épaules constitue déjà un exercice avancé. Dans un premier temps, on se contentera de deux ou trois pas des postérieurs, puis on augmentera le déplacement.
À pied
1 L’exercice peut s’effectuer avec un bridon ou un licol en corde mais ce dernier offrira davantage de possibilités et de précision. Le cavalier se place à hauteur de l’épaule du cheval et empêche celui-ci d’avancer en plaçant sa main sur le noeud du licol. 4 Si le cheval est bien éduqué à ne pas traverser la main, le cavalier ne devra
pas utiliser de force pour le maintenir en place. 2 Pour mettre les hanches en mouvement, le cavalier va prendre l’étrier en main, le reculer un peu et le placer au contact du flanc du cheval. Le fait d’employer l’étrier plutôt que la main permet de préparer le cheval à la demande de jambe qui sera ensuite effectuée en selle. Si le cheval ne réagit pas au contact de l’étrier, on évitera de pousser plus fort mais on activera l’étrier en rythme, et on cessera la demande dès que le cheval a donné la réponse attendue. 3 Mieux vaut se contenter d’un ou deux pas au départ, relâcher l’étrier, puis recommencer la demande plusieurs fois. Le cavalier peut aussi fléchir légèrement l’encolure du cheval vers lui afin d’aider celui-ci à pivoter avec ses hanches autour de ses épaules.
À cheval
5 Il est préférable de ne pas effectuer l’exercice en selle tant que le cheval ne l’a pas bien compris à pied. Le mouvement recherché sera identique mais les aides seront un peu différentes étant donné que le cavalier n’est plus à côté, mais sur le cheval. Les rênes servent juste à stabiliser le cheval et à l’empêcher d’avancer si nécessaire, mais on les gardera mi-longues pour éviter de trop intervenir dessus. 6 Le déplacement des hanches doit en effet venir de la jambe isolée du cavalier. Ce dernier va simplement reculer un peu sa jambe en arrière de la sangle pour demander au cheval de pivoter ses hanches. S’il ne réagit pas, il faut ajouter du rythme avec une cravache afin que le cheval continue à associer la jambe à une aide plus légère, et apprenne à la respecter. 7 Le cavalier peut tenir ses rênes dans une main afin de manipuler plus facilement la cravache et agir dessus le moins possible.
Critères de réussite
À pied comme en selle, on cherchera à obtenir un mouvement fluide dans un petit espace (déterminé par les barres) en utilisant le moins de main et de jambe possible. Les chevaux sont en effet très fins et sensibles, cet exercice permet de réaliser qu’on peut se contenter d’aides légères.