3 QUESTIONS À… Agathe Gay
Eleveuse de Connemara et Connemara Part bred dans la région Centre (41), Elevage d’Endhil.
Cheval magazine : Pourquoi avoir choisi de faire de l’élevage de Connemara ?
Agathe Gay : J’ai débuté mes premiers pas à cheval avec une jument Connemara, ça a été un coup de coeur adolescent. Puis, j’ai eu mon premier mâle en 2014, Eyes Blue d’Andaine, que j’ai toujours, et qui m’a confortée dans l’idée de continuer avec cette race. Le mental du Connemara m’a également convaincue, il est hyper pratique. Enfin, c’est un bon améliorateur de race. Si on regarde dans les élevages de sport, il y a beaucoup de poneys français de selle de haut niveau qui, quand on creuse, ont des parents Connemara. CM : Parlez-moi de votre activité...
AG : Je possède un étalon Connemara, Eyes Blue d’Andaine. Mais j’utilise également d’autres étalons, comme l’année dernière et il y a deux ans par exemple, avec Ushuaia Eliza Modesty qui est sorti en AS Elite CSO et complet, a également fait des shows mais est plus typé sport. Ainsi que Vance Jack Claddagh qui m’a donné deux poulains. Je possède également cinq juments, trois Connemara et deux croisées Connemara et Deutsches
Reitpony. Je veux me spécialiser en dressage, donc je ne dispose pas que de poneys Connemara mais également des poneys de sport allemands. Au total, j’effectue une dizaine de saillies par an, deux en race pure et une ou deux en Part Bred, ainsi que des saillies extérieures qui sortent en Connemara Part Bred.
CM : Quelles caractéristiques définissent le Connemara ?
AG : Si je devais poser des mots sur le Connemara ça serait : rustique, pratique, bon mental et polyvalent. C’est un poney hyper disponible qui s’adapte à tout : familial, de concours comme de loisir, il est idéal ! Si on me demande quelle race convient le mieux à toutes les disciplines, c’est celle que j’indique en premier. Il est solide, passe partout, relativement en rondeur avec de bons pieds. Enfin, il est très agréable à élever. Mon étalon Eyes Blue d’Andaine, par exemple, a été le premier étalon que j’ai eu au quotidien et il reste relativement facile. C’est un poney assez froid, je l’emmène partout, il a fait des saillies en Belgique, il a été dans le sud de la France. Il est vraiment pratique.
Ses derniers titres en date sont ceux de champion Suprême et champion Ridden Class (présentation montée à l’Irlandaise) qu’il a décrochés au National Connemara de 2020. Cet événement, organisé chaque année le dernier week-end d’août par l’AFPC, a pour but de présenter les meilleurs produits français de la race et d’intégrer de nouveau Connemara au stud-book. Les chevaux s’affrontent selon plusieurs catégories (âges, entiers ou hongres, femelles suitées ou non suitées, sports, etc.). À l’issue de ces épreuves les gagnants de chaque catégorie sont mélangés pour élire le champion suprême. Ce n’est pas la première fois que Gaëlle participe à cet événement. Chaque année, elle y emmène deux chevaux « pour faire vivre les évènements de la race et rencontrer d’autres passionnés. J’ai emmené Westide Mirah II pour le montrer, car il est le produit d’une ancienne lignée irlandaise, très performante au niveau européen en concours complet et CSO. C’est un cheval dont on exporte pas mal de semence en Irlande, car on voit vraiment en lui le successeur de Westside Mirah ». Ce pedigree impressionnant en fait une excellente souche très prisée. Westide Mirah II est l’étalon Connemara qui a effectué le plus de saillies en 2020. En France, pas moins de 55 juments ont été saillies par le champion, ainsi qu’une vingtaine à l’étranger. Au total, il est le père de 170 produits. Ce qui lui permet de laisser derrière lui une belle lignée très prometteuse. Tant en sport avec Atila de Talforest gagnante du Grand Prix excellence CSO, Vetille de Boloï 3e du championnat de France As Poney 2D CSO, Vandal Du Tyria gagnant du Grand Prix 130 cm au CSIP de Deauville. Qu’en beauté avec Geaster de Malsaire, championne de France des foals Connemara au National 2019 ou encore Coud’Poker Tartifume champion des mâles de 4 à 10 ans au régional Connemara de Lamballe. La liste est longue et pourrait encore s’allonger. « Il produit beaucoup de poneys à tout faire, qu’on peut autant emmener jusqu’à 120 cm, voire plus, si ils sont bien montés, que pour du loisir. » Westide Mirah II est sans aucun doute l’exemple de l’excellence des poneys Connemara. Aux questions que se posent ceux qui hésitent à acheter un Connemara, Gaëlle répond sans aucune hésitation, « il faut en acheter un, parce qu’on peut se faire plaisir avec, de 7 à 77 ans ! ». Une phrase qui résume parfaitement la polyvalence et l’intérêt de cette race.
Aux questions que se posent ceux qui hésitent à acheter un Connemara, Gaëlle répond sans aucune hésitation, « il faut en acheter un, parce qu’on peut se faire plaisir avec, de 7 à 77 ans ! »