Laurent Goffinet
cavalier international de CSO.
« Décider du moment où mettre un cheval à la retraite, même lorsqu’on le connaît par coeur, n’est jamais très facile. J’ai connu cela avec Valkyrie Condéenne, (fille de L’Arc de Triomphe, NDLR) avec laquelle j’ai gagné je ne sais combien d’épreuves. L’an dernier, nous n’avons pas fini la saison parce qu’elle m’avait fait comprendre qu’elle n’avait plus envie. Il était de plus en plus difficile de la garder en état, elle qui embarquait sans souci, nous montrait que de monter dans le camion cela ne l’amusait plus trop, etc. Aujourd’hui, elle est à la reproduction, et dans son cas, il s’agit plutôt d’une pré-retraite. Maintenant, c’est une étape (la retraite, NDLR) qui se prépare. Dans le cas de Valkyrie, j’avais dit au propriétaire de ne pas « l’abandonner » du jour au lendemain au fond d’un champ. Elle était montée deux fois par semaine ce qui a permis une transition douce, entre sa vie d’avant et celle de maman. Ces chevaux aiment la compétition, apprécient que l’on s’occupe d’eux, moralement, c’est important de garder cette attention. Or, on voit souvent des chevaux de sport qui disparaissent prématurément quelques mois après leur fin de carrière. Il faut continuer à s’en occuper tout autant. Regardez Diamant (de Semilly, NDLR), Eric Levallois, lorsqu’il le mit en retraite, le montait très régulièrement. Les chevaux qui quittent mon piquet, pour la majorité d’entre eux, repartent chez leurs propriétaires. J’ai la chance, et eux aussi, que qu’ils sont des éleveurs, pour la plupart avec du terrain, ils peuvent les garder jusqu’à la fin. Pour les hongres, ils sont mis avec des poulains dont ils deviennent les maîtres d’école, et c’est drôle de les voir car ils remplissent vraiment ce rôle. »
Retrouvez également le portrait de Laurent Goffinet dans le CM n° 597.