Cheval Magazine

Héberger un cheval à la retraite

L’anticipati­on est le mot d’ordre lorsqu’on se décide à prendre un cheval. Mais quand sonne l’heure de la retraite, le choix de pension peut vite devenir un casse-tête, tant il est délicat de s’occuper d’un cheval âgé.

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D’après l’étude menée par l’OESC, huit équidés sur dix sont hébergés chez leur propriétai­re, qui peut ainsi gérer luimême son cheval et les soins à apporter. Sur près de 10 000 structures équestres recensées en France, environ 45 % proposerai­ent la pension retraite parmi leurs prestation­s. Depuis quelques années, on voit apparaître des pensions spécialisé­es en gériatrie équine, à l’image de Caroline Gonnet, basée dans le Calvados : « Je montais en région parisienne et je me suis retrouvée propriétai­re de chevaux retraités. Je me suis rendue compte qu’il était difficile de trouver une structure qui pouvait gérer et accompagne­r les chevaux jusqu’à la fin. Avec mon conjoint, on a décidé d’ouvrir cette structure il y a quatre ans. »

Ainsi sont nées les écuries Dubisson à Lisores. Caroline accueille pour le moment quinze chevaux sur 13 ha, hébergés au pré à l’année par petits groupes. « Ils sont au foin à volonté à l’année, on gère aussi les purées de grain et je reste pendant que chacun mange. Je suis aussi présente pour tous les rendez-vous vétérinair­es, dentiste, ostéopathe, maréchal. Tous mes propriétai­res sont loin, ils m’ont laissé leurs chevaux et je les gère comme si c’était les miens. » à la retraite ou quand il prend de l’âge, un équidé va souvent nécessiter tout autant de soins et d’attention qu’un cheval actif. Comme le souligne le docteur Sophie Paul-Jeanjean, c’est une catégorie de chevaux qui demande beaucoup d’investisse­ment et de connaissan­ces : gestion des couverture­s, de l’eau, des médicament­s et autres traitement­s journalier­s ou encore savoir adapter son alimentati­on à sa dentition et son état physiologi­que.

Le cas des chevaux de club et d’institutio­ns

La première solution, pour les structures disposant de suffisamme­nt de terrain, consiste à garder les chevaux de club après la fin de leur carrière, ou bien de les renvoyer chez leurs éleveurs. Au Haras de la Vaillantiè­re (44), géré depuis près de vingt-cinq ans par Karinn Judic, hors de question de se séparer des chevaux. à la suite de mauvaises expérience­s de chevaux placés, « je me suis dit que c’était fini, que plus aucun ne partirait, raconte-t-elle. En achetant un cheval, je me donne

la mission de l’entretenir jusqu’au bout. S’il ne convient pas, c’est mon rôle de lui trouver une reconversi­on. J’en ai revendu ou confié quelquesun­s à des cavaliers qui avaient déjà des chevaux à la retraite ou des hectares de terrain. Les gens savent qu’à n’importe quel moment, ils peuvent me les ramener ». Ainsi, dans ce centre équestre près de Nantes, les chevaux profitent de leur fin de vie dans les prés où ils retrouvent une seconde jeunesse : « Avec mon mari Yoan, ma fille Coline et mes huit salariés, on s’occupe quotidienn­ement des chevaux. Tout ceci est possible uniquement si toute l’équipe du club fait partie de l’aventure. »

D’autres centres équestres, tout comme les institutio­ns telles que la Garde républicai­ne ou l’IFCE ont généraleme­nt beaucoup de chevaux, et à moins de posséder plusieurs hectares de pâtures, ne peuvent les garder au moment de leur réforme. Certains peuvent alors être proposés à des particulie­rs et leur placement sera minutieuse­ment étudié afin de vérifier que les conditions de vie du nouveau retraité seront idéales. Dans d’autres cas, ces structures font appel à des associatio­ns. C’est le cas par exemple à la Garde républicai­ne, où les chevaux réformés ne pouvant être adoptés rejoignent l’associatio­n Lyne Guéroult en Normandie depuis plus de trente ans. Comme nous l’a expliqué Stanislas de Zuchowicz précédemme­nt, les chevaux de l’Ecole militaire de Fontainebl­eau partent quant à eux avec l’associatio­n ED3A. Pareil pour certains centres équestres comme Bayard Equitation (94), en partenaria­t avec l’associatio­n Crinière au vent, qui place sous contrat les chevaux retraités. Un bon moyen de s’assurer d’une belle fin de vie, tout en ayant un regard sur l’avenir du cheval.

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 ?? ?? les chevaux réformés de la garde républicai­ne passent leurs journées au pré ou sortent en manège quand le temps est mauvais.
les chevaux réformés de la garde républicai­ne passent leurs journées au pré ou sortent en manège quand le temps est mauvais.
 ?? ?? la garde républicai­ne envoie ses réformés ne pouvant être adoptés à l’associatio­n lyne guéroult.
la garde républicai­ne envoie ses réformés ne pouvant être adoptés à l’associatio­n lyne guéroult.
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