Cheval Magazine

Joëlle Mestrallet

Gérante du Haras de la Morsangliè­re, près de Deauville (14)

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Cheval magazine : Pourquoi avoir choisi de prendre des chevaux à la retraite au sein de votre haras ?

Joëlle Mestrallet : Au départ, j’élevais des chevaux de sport puis j’ai changé et je suis passée aux pur-sang en copropriét­é. J’ai rencontré des entraîneur­s qui cherchaien­t à mettre leurs chevaux au repos pendant la saison de courses. J’ai donc pris des chevaux au repos sur des périodes courtes. J’ai eu quelques propriétai­res de pur-sang qui m’ont confié des juments pour de l’élevage. Il y a ensuite eu des retraités, d’abord les miens, puis ceux d’amis. J’ai finalement des demandes, j’ai essentiell­ement des chevaux de sport et quelques chevaux de course mais très jeunes. Je viens de recevoir le cheval de coeur d’une cavalière Junior qui a 18 ans. Les vieux chevaux, nous leur sommes redevables et c’est agréable de leur offrir une belle vieillesse.

CM : Comment se passe la vie quotidienn­e des retraités ?

JM : Il y a la vie d’hiver et la vie d’été. L’été, ils sont dans de grands herbages ombragés et l’hiver, ils sont dans de grands abris paillés avec des rounds de foin, situé dans un paddock avec un sol drainant, ce qui leur permet de toujours marcher, et c’est important pour qu’ils ne s’ankylosent pas. On a un premier enclos avec un sol drainant et un paddock en herbe qu’on leur ouvre quand il fait beau. On fait des tournées deux fois par jour pour voir si tout va bien et apporter au besoin des complément­s. On en profite pour regarder s’il n’y a pas de bobos, d’abcès ou de cheval qui boite. On essaye d’être très bio, on n’utilise pas d’engrais, on recycle notre propre fumier et celui de nos vaches qu’on fait brasser, broyer et qu’une fois par an on épande dans nos champs. Et on fait notre propre foin.

CM : Comment organisez-vous vos troupeaux ?

JM : Un cheval de sport vient d’arriver, et on ne peut pas le mettre tout de suite au sein du troupeau : pendant deux mois, il va faire du box-paddock et il va continuer à être monté en balade. Après, on va le mettre au paddock avec un copain selon les caractères. Ensuite, on va les réintrodui­re à deux dans un petit troupeau pour qu’aucun ne soit jamais seul. Ce sont des petits groupes de quatre à six chevaux.

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