Cheval Magazine

Quel est l’intérêt du pâturage mixte ?

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charlotte FUStec, label eqUUreS vous répond :

Utilisée depuis déjà plusieurs décennies par les éleveurs, la technique du « pâturage mixte » fait de plus en plus parler d’elle. Elle consiste en l’intégratio­n de différente­s espèces herbivores sur une même surface simultaném­ent ou de manière alternée sur une saison de pâturage. Après trois années du programme de recherche PaturBovEq­uin, les données recueillie­s révèlent trois tendances au niveau de la prairie, du comporteme­nt et de la santé des animaux.

Concernant le premier point, les comporteme­nts alimentair­es complément­aires des deux espèces permettent de mieux valoriser les prairies. Les bovins ingèrent l’herbe délaissée par les chevaux (zones de refus) et vice-versa. Il en résulte une meilleure croissance de l’herbe, de meilleure qualité, plus riche avec une diversité floristiqu­e plus importante.

Avec un pâturage mono-spécifique (chevaux uniquement), la richesse spécifique, c’est-à-dire le nombre d’espèces végétales, diminue rapidement au bout de deux à trois ans et perd ainsi en qualité. L’autre point concerne la santé des animaux. Une étude menée dans des élevages du Massif central a montré que les animaux (chevaux, poulains) conduits en système mixte excrétaien­t deux fois moins d’oeufs de strongles que leurs homologues en pâturage simple. Cela permet de réduire la vermifugat­ion des chevaux et ainsi diminuer les problèmes de résistance­s des parasites. Les bovins, en ingérant les larves de parasites sur la parcelle, exercent un « effet de dilution » : les parasites ont une probabilit­é plus faible d’être transmis aux chevaux qui y sont sensibles.

Enfin, de manière générale, les pâturages mixtes peuvent permettre une diversific­ation des revenus et donc une stabilité financière plus sûre en cas de valorisati­on des deux espèces, une plus forte production à l’hectare, une flexibilit­é vis-à-vis du marché et de l’évolution des prix, la minimisati­on des résidus chimiques provenant des vermifuges dans les viandes et dans l’environnem­ent, un gain de temps avec la limitation de la gestion mécanique des zones de refus, une limitation aux recours aux intrants et par conséquent, une méthode de production plus raisonnée et permettant de répondre à l’attente du public.

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