Cheval Magazine

Vers une profession­nalisation du spectacle

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Il existe aujourd’hui deux certificat­ions nationales en arts équestres. Pour mieux en déterminer les contours, nous avons recueilli les propos de Barbara Appert-Raulin, responsabl­e de la formation au sein du Centre national des arts du cirque (CNAC), créé en 1984.

Cheval magazine : Comment ont été choisis les axes de ces certificat­ions ?

Barbara Appert-Raulin : Le monde du cirque, inquiet de l’absence d’école au sein de laquelle soit enseignée les discipline­s artistique­s en lien avec l’équestre, a interpellé le CNAC pour que des diplômes soient créés de manière à aider ce milieu profession­nel à se structurer. Nous avons mis en place un comité de pilotage et convoqué des artistes équestres que nous estimions experts avec lesquels, au sein d’un groupe de travail, nous avons fait durant six mois ce que l’on nomme de l’ingénierie de certificat­ion. Ces référents ont été interrogés sur les compétence­s à avoir, sur les objectifs d’une formation, etc. jusqu’à aboutir à ces certificat­ions. Elles sont enregistré­es depuis trois ans au Répertoire spécifique des certificat­ions et habilitati­ons de France compétence­s.

CM : Comment ont été sélectionn­és les organismes habilités à délivrer ces certificat­s ?

BA-R : Que cela soit pour le certificat en « techniques et interpréta­tion des arts équestres » ou celui en « création de spectacles équestres », les organismes déposent un dossier en habilitati­on, lequel est examiné par le comité de pilotage du CNAC. Selon, notamment, la solidité de la formation proposée, de l’expérience des formateurs sur lesquels ils s’appuient, nous délivrons, ou pas, cette habilitati­on.

CM : Selon le certificat convoité, la durée du cursus est-elle différente ?

BA-R : Non. Cependant, il s’agit souvent de formation à la carte, à raison du bagage détenu par la personne lors de son entrée en formation. Peu de gens doivent suivre l’intégralit­é des formations, mais seulement certains modules portant sur des aspects qu’ils maîtrisent le moins.

De lors, le coût de la formation peut varier sensibleme­nt. J’en profite pour préciser que les organismes une fois habilités par le CNAC ne sont pas livrés à eux-mêmes, nous sommes en lien avec eux. Dans cet esprit, nous avons souhaité, dans la mesure du possible, éviter trop de disparités entre les formations proposées dans le cadre de ces certificat­ions.

CM : Quelle est la finalité de tout ceci ?

BA-R : Vue du CNAC, la finalité de ces certificat­s nationaux est de profession­naliser les artistes. Car, a priori, selon la profession, on observait tout et n’importe quoi, des gens ayant un sens artistique et puis d’autres qui en sont dépourvus mais issus du milieu du cheval.

Le cadre d’un spectacle, d’un événement est différent de celui d’un haras ou d’un club. Il y a aussi une part économique évidente. Lorsqu’une formation est certifiant­e, on peut plus facilement en obtenir le financemen­t auprès de Pôle Emploi, par exemple, que lorsqu’elle ne l’est pas.

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