Évolution et innovation au service de l’élevage
Comme le sport, la filière élevage évolue vite en fonction des avancées scientifiques et des innovations. De quoi faciliter le travail de l’éleveur mais aussi assurer une meilleure sécurité des chevaux, avec des interventions plus rapides.
De nos jours, les éleveurs ont bien des outils à leur disposition pour faciliter leur travail, que ce soit dans la gestion quotidienne de l’écurie ou des pâtures, comme lors du poulinage. Tant d’innovations qui semblent aujourd’hui tout à fait normales mais qui ne l’étaient pas à une époque pas si lointaine. Par exemple, il faudra attendre la fin des années 60 pour voir apparaître les premiers abreuvoirs automatiques, tandis que l’insémination artificielle équine est autorisée en France depuis 1986. Une manière de diversifier les techniques l’élevage.
C’est aussi l’essor d’Internet avec la création de plateformes comme FoalR pour trouver son étalon, ou bien d’applications d’aide à l’élevage, telles que Equidocs app, qui permet d’avoir dans une même application le dossier médical de ses chevaux, rempli par son vétérinaire. Vous pourrez vérifier les vaccins à venir, consulter les exclusions, et avoir accès à tous les traitements médicaux passés ou en cours, « dans la base de données, on trouve tous les médicaments spécifiques chevaux, la liste est également à disposition du propriétaire ou éleveur afin qu’il sache à quoi correspondent les médicaments sur ses étagères et éviter l’automédication », explique Claire Scicluna, vétérinaire et créatrice de l’application via Equ’Institut. « Ça évolue très vite, que ce soit dans la gestion de l’élevage ou même dans le physique des chevaux, analyse Amélie Géradon, dentiste équin et éleveuse de chevaux de sport au Haras du Rond-Chêne en Belgique. L’élevage évolue en même temps que le sport, avec des chevaux toujours plus rapides, avec toujours plus de sang et de réflexes. »
La technologie, atout des éleveurs
C’est tout naturellement que l’élevage, comme le sport, bénéficie aujourd’hui de technologies toujours plus poussées. Au Haras du Rond-Chêne par exemple, « tous les
boxes sont équipés de caméras, de sols spéciaux avec des dalles antidérapantes et j’ai commencé avec des ceintures de poulinage avant de passer au niveau supérieur avec l’Easyfoal. C’est une véritable tranquillité d’esprit. Sans caméras ou ceintures de poulinage, on regardait les juments, on essayait d’anticiper, mais il y avait souvent une surprise le matin. On peut aller se coucher sereinement, c’est une autre qualité de vie. C’est aussi une sécurité supplémentaire pour les poulinages compliqués », poursuit Amélie Géradon. Avec les caméras qui vont analyser les comportements des chevaux, on entre dans une nouvelle ère de la technologie, celle de l’intelligence artificielle (IA). « Dans le cheval, l’IA est principalement utilisée dans la surveillance et la gestion, on peut surveiller plusieurs animaux, c’est un atout majeur et un gain de temps mais aussi de sécurité, on peut intervenir plus rapidement », détaille Camille Eslan, coordinatrice pédagogique du Master spécialisé sciences et management de la filière équine à l’institut UniLaSalle. On pense également aux logiciels de gestion des plannings, comme cela existe avec Equicty, logiciel qui vise à automatiser les processus de transfert de données, à rationaliser les opérations, à réduire considérablement les efforts manuels et à faire gagner du temps précieux à tous. En élevage, les changements qu’apporte ou va apporter l’intelligence artificielle sont multiples : « Insémination, sélection génétique, avec plusieurs projets de recherche en cours, mais aussi à différentes étapes de la reproduction, dans la santé ou le suivi des performances. Les logiciels d’aide à l’interprétation d’imagerie médicale, déjà présents en médecine humaine, sont également en train d’arriver en médecine vétérinaire, ajoute Caroline Boulocher, directrice innovation et développement vétérinaire à UniLaSalle. L’IA est un outil très puissant pour épauler l’éleveur ou le vétérinaire, mais il ne remplacera pas leur oeil. » L’IA, ce sont aussi des outils de calcul, de la gestion et de l’analyse de grandes données. Ainsi, plus on l’utilisera et plus on y implantera des données, meilleur l’outil sera. Le champ des possibles est immense, et l’évolution très rapide. Affaire à suivre dans les années à venir.
L’IA est un outil très puissant pour épauler l’éleveur ou le vétérinaire, mais il ne remplacera pas leur oeil.